
Quel meilleur moment choisir que le début des vacances d’été pour parler du livre de Laurence Paix-Rusterholtz et Chris Lavaquerie-Klein « Les grandes civilisations expliquées aux enfants » publié chez Larousse en avril 2025 ? Les enfants ont le temps de lire, de parcourir le monde et de découvrir plein de cultures en 96 pages. C’est une invitation au voyage.
Partir à la découverte des grandes civilisations, en ces temps de repli sur soi, s’avère une mission d’utilité publique et pas… impossible, puisque acceptée et accomplie avec brio par les deux autrices. Elles réussissent une fois de plus à aborder des notions érudites avec pédagogie et humour.

Aperçu d’une page de l’ouvrage sur le site des éditions Larousse
Quelques destinations de vacances
Faire une virée en Égypte pour aller voir les temples d’Abou Simbel, les pyramides de Guizeh. Constater que Babylone n’est pas si loin puisqu’il suffit d’aller à Berlin visiter le musée de Pergame pour admirer la Porte d’Ishtar. Effectuer un petit détour par la Chine pour monter sur la Grande Muraille et pénétrer dans la Cité interdite. Rester en Asie pour explorer le Temple d’Angkor Vat, et s’envoler pour le Pérou à la découverte du Machu Picchu.
Qui a dit que les grandes vacances étaient trop longues ?
L’apport et la destinée des civilisations

Aperçu d’une page de l’ouvrage sur le site des éditions Larousse
Citons, par exemple, l’architecture, les mathématiques et l’écriture que nous devons aux Mésopotamiens. Mentionnons l’invention de la démocratie qui nous vient des Athéniens, la charte de l’empire du Mali proclamée au XIIIème siècle, l’une des plus anciennes constitutions du monde, et l’invention du papier par les Chinois.
Des civilisations et des peuples ont été détruits, tel l’empire du Mali, entre autre affaibli par l’assèchement des mines d’or pillées par les Portugais, les Incas anéantis par les conquérants espagnols, les Rapanuis pour qui le premier débarquement d’Européens sur l’Île de Pâques marqua le début de la fin, et le peuple aborigène décimé par la colonisation anglaise.
A l’encontre d’un récit révisionniste !

Aperçu d’une page de l’ouvrage sur le site des éditions Larousse
Un focus féministe
Les déesses, reines et héroïnes ne sont pas en reste.
Ainsi de la déesse vénérée sous le nom d’Inanna par Uruk, une ville clé de la civilisation sumérienne, mais nommée Ishtar à Babylone. Sont mentionnées de nombreuses déesses égyptiennes, telles Isis, Hathor, Maât, et des reines d’Égypte, comme Néfertiti et Cléopâtre. Sont évoquées les Amazones, femmes guerrières ; la Pythie, prêtresse du dieu Apollon ; les femmes de Sparte les plus libres et les plus autonomes de toute la Grèce, et les déesses Héra, Athéna, Déméter, Artémis, Aphrodite. Sont contés les destins d’Antigone et d’Atalante, et de la reine phénicienne Elissa de Tyr qui aurait fondé Carthage.
Nous apprenons que les Étrusques étaient féministes avant l’heure, les femmes bénéficiant d’une émancipation considérable. Nous croisons la déesse Épona chez les Celtes, abordons la déesse Freyja dans la mythologie nordique, et les Walkyries au service d’Odin. Nous admirons les danseuses célestes issues de la mythologie hindoue ornant les murs du temple d’Angkor Vat. Nous rencontrons la déesse la plus vénérée de la mythologie shintoïste au Japon, Amaterasu, sans oublier Rigoberta Menchú, « une maya militante » guatémaltèque, prix Nobel de la paix en 1992.
Des femmes fortes !

Aperçu d’une page de l’ouvrage sur le site des éditions Larousse
Une approche multidisciplinaire et une lecture interactive et amusante
Parler des civilisations nécessite d’aborder de nombreuses disciplines : l’histoire, la géographie, l’architecture, l’urbanisme, la vie quotidienne, la mythologie, l’art, la politique, la philosophie, la linguistique, l’étymologie, les sciences. Un univers foisonnant dont l’approche est facilitée par le souci de rendre acteurs et actrices les jeunes lecteurs et lectrices grâce à des formules comme : « Le sais-tu ? », « As-tu vu ? », « Ouvre l’œil ! », « Qui es-tu ? », « Une énigme à élucider », « Cherche l’intrus ».
L’ouvrage offre l’occasion de s’initier encore d’une autre façon à l’histoire de l’art, en observant le tableau de Raphaël « l’École d’Athènes » pour reconnaître philosophes et mathématiciens grecs, ou celui de Luigi Sabatelli, « Le Conseil des dieux » pour identifier dieux et déesses grec·que.s. Mais où est Hestia ? La déesse du Foyer est… absente du foyer.
Une lecture rendue amusante grâce à des formules pleines d’un humour parfois décalé telles que : le dieu Thôt qualifié de « multitâches », « Au théâtre ce soir ! » « Rien ne se perd, tout se transforme ! », « Irréductibles celtes », « Boire un petit coup au Walhalla », « Tout est bon dans le lama ».
Et toujours pour faciliter la compréhension, soulignons la présence de mots en gras dont les lecteurs et lectrices peuvent retrouver la signification dans le lexique à la fin du livre.
Cet ouvrage a une vocation encyclopédique. Un exploit digne de Phileas Fogg d’avoir réussi à réaliser le tour du monde en quatre-vingt-seize pages !

Aperçu d’une page de l’ouvrage sur le site des éditions Larousse
Une lecture à approfondir avec les ouvrages suivants de ces mêmes autrices :
Un dieu sur deux est une déesse
Créatures fantastiques du Japon – entre mythologie japonaise et culture pop
Dans la même collection :
La préhistoire expliquée aux enfants
Les articles parus sur le blog humanitelles au sujet des deux autrices et leurs ouvrages :
Créatures fantastiques du Japon – entre mythologie japonaise et culture pop
LA PREHISTOIRE expliquée aux enfants par Laurence Paix-Rusterholtz et Chris Lavaquerie-Klein
Où l’on s’aperçoit que les femmes ne sont jamais très loin Des objets dans l’Histoire
Chris Lavaquerie-Klein, Laurence Paix-Rusterholtz, un duo d’autrices en ébullition
Répondre à Arbres légendaires par Chris Lavaquerie-Klein et Laurence Paix-Rusterholtz – humanitelles Annuler la réponse.