Derrière neuf des objets (ou des personnages liés à ceux-ci) sur les quinze abordés dans l’ouvrage « Des objets dans l’Histoire » de Laurence Paix-Rusterholtz et Chris Lavaquerie-Klein, illustré par Walter Glassof et publié chez Actes Sud Jeunesse, se trouvent une ou plusieurs femmes. Parlons de ce livre à travers elles. Un parti pris qui ne doit pas faire oublier tous les autres objets évoqués dans ce livre passionnant à savoir : le sceptre et la main de justice, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, le wagon 2419D, l’euro, l’éolienne et le masque anti-Covid. Un beau livre, un bel objet !
Derrière la COURONNE de laurier portée par Jules César pour célébrer ses victoires militaires notamment celle sur le chef gaulois Vercingétorix, se cache Daphné transformée par son père en buisson de laurier afin que la nymphe échappe aux avances d’Apollon.
Derrière la TAPISSERIE de Bayeux racontant l’histoire de la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume, nous trouvons Mathilde de Flandres ou la reine Mathilde, ni à l’origine, ni exécutrice de la fameuse tapisserie, mais assurant la régence du duché au moment de l’expédition de Guillaume.
L’article 111 de l’ORDONNANCE de Villers-Cotterêts commandée par le roi François Ier établit que les actes administratifs seront rédigés en « langage maternel françois et non autrement ». Cette ordonnance modernise la justice et l’administration. Soulignons que François Ier fut l’ami des artistes et des poètes et ce, grâce à une femme très cultivée, sa sœur Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre.
Le 14 mai 1610, Henri IV se rend en carrosse chez Sully, son ministre des Finances. La voiture est ralentie par une charrette à foin, un homme se saisit de l’occasion pour poignarder le roi avec un COUTEAU. L’assassin se nomme Ravaillac. Il n’a pas accepté la liberté de culte que le roi a accordé aux protestants. Là encore, une femme va jouer un rôle essentiel. En effet, à la mort du roi, Louis XIII est trop jeune pour régner. Marie de Médicis, sa mère, va donc être proclamée régente.
Le BONNET phrygien est devenu le symbole de la liberté française que Louis XVI, contraint par les sans-culottes, a dû porter le 20 juin 1792.
En septembre 1792, les révolutionnaires choisissent de donner pour visage à la Ire République une femme vêtue à l’antique coiffée du bonnet phrygien. Elle est appelée Marianne, un prénom très courant à l’époque.
En 1830, lors de la révolution des Trois Glorieuses, Delacroix peint « La liberté guidant le peuple« . La liberté est représentée sous les traits d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien rouge.
En 1848, la révolution de février contraint le roi Louis Philippe à fuir en Angleterre. Le gouvernement mis en place accorde le droit de vote à tous les hommes de plus de vingt et un ans. La tenue des premières élections de députés au suffrage universel nécessite toute une organisation. Les bulletins sont glissés dans une URNE électorale. Les femmes n’ont pas obtenu ce droit. Et pourtant, Eugénie Niboyet, Jeanne Deroin, Désirée Gay, entre autres, ont tenu des conférences et créé des journaux engagés. Il faudra attendre 1946 pour que les femmes puissent voter.
Les FERS de cheville sont le symbole de la traite des esclaves. Ils disparaissent des bateaux à partir de la proclamation de la loi sur l’abolition de l’esclavage en 1848. C’est grâce à Christiane Taubira, alors députée, rapporteure de la loi à l’Assemblée nationale, que la France via la loi du 21 mai 2001 reconnaît la traite et l’esclavage coloniaux comme crimes contre l’humanité.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’un des objectifs du gouvernement est de repeupler la France. Les députés votent en 1920 une loi interdisant la contraception sous peine d’emprisonnement. La société change, les femmes s’émancipent et ne veulent plus subir des grossesses non désirées. Le député Lucien Neuwirth dépose un projet de loi en 1966 visant à abroger celle de 1920 et à légaliser l’usage de la pilule CONTRACEPTIVE. Parmi les seules 11 femmes députées siégeant à l’Assemblée nationales sur les 476 hommes, Jacqueline Thome-Patenôtre soutient Neuwirth. La loi est adoptée le 19 décembre 1967. Notons que dès 1955, l’association La Maternité heureuse devenue le Planning familial fournit des contraceptifs aux femmes. En 1974, grâce à Simone Veil, la pilule est remboursée par la sécurité sociale.
Le PAVÉ est l’arme de la révolte étudiante de mai 68, temps de débats et d’échanges sur la place des femmes dans la société, entre autres.
Chris Lavaquerie-Klein, Laurence Paix-Rusterholtz, un duo d’autrices en ébullition, interview du 24 janvier 2024
De la couronne de laurier au masque anti-covid : l’histoire de France en quinze objets
Féministes en tous genres. Blog sur le féminisme et les questions de genre
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