
Située Chemin du Montparnasse, 21 avenue du Maine dans le 15ème arr t de Paris, la Villa Marie Vassilieff a été, entre autres, de 1911 à 1917 le siège de l’Académie et de la cantine créées par cette peintre et décoratrice de théâtre. Elle est depuis 2020 le siège de l’association AWARE, dont l’objectif est de réhabiliter les artistes femmes sous-représentées dans l’histoire de l’art, les ouvrages d’art et les musées. Photo © humanitelles
- L’Académie de Marie Vassilieff
- La cantine de Marie Vassilieff
- L’association AWARE, la nouvelle vie de la Villa Vassilieff au service des artistes femmes
- En savoir plus



La Villa Vassilieff © humanitelles
Née le 12 février 1884 à Smolensk en Russie, Marie Vassilieff arrive à Paris en 1905 à vingt ans, grâce à une bourse de la tsarine. Elle suit les cours de l’École des beaux-arts, tout en étudiant la peinture auprès d’Henri Matisse. Elle s’installe à la Grande Chaumière et commence à étudier à la Palette. Elle intègre rapidement le milieu artistique de Montparnasse et fréquente Sonia Terk Delaunay, André Salmon, Pablo Picasso, Georges Braque et Guillaume Apollinaire. Dès 1910, elle expose régulièrement au Salon d’automne et au Salon des indépendants.


Portrait de Marie Vassilieff, Amedeo Modigliani vers 1918
Marie Vassilieff, centre de recherche et de documentation de l’association AWARE,
© humanitelles






La Villa Vassilieff © humanitelles
L’Académie de Marie Vassilieff
Durant la même année, elle fonde l’Académie russe de peinture et de sculpture, dont elle prend la direction. Mais, devant céder sa place au sculpteur Sergueï Bulakovsky, elle démissionne, s’installe dans son atelier du 21 avenue du Maine et y ouvre l’Académie Marie Vassilieff à des dates qui restent incertaines. Cependant, grâce à la correspondance entre Vassilieff et Henri Matisse, nous pouvons déduire que son Académie est fondée dans la seconde partie de l’année 1911. Celle-ci « devient rapidement un haut lieu de la vie parisienne à Montparnasse et qui se distingue par son fonctionnement très libre. » (Aware). Fernand Léger y fera deux conférences, « Quête d’un art pur et neuf » sur l’art moderne le 5 mai 1913, et « Les réalisations picturales actuelles » le 9 mai 1914, hommage à l’esprit indépendant des peintres de l’École de Paris.
La cantine de Marie Vassilieff
S’étant portée volontaire comme infirmière dans la Croix-Rouge française, elle constate à quel point la situation financière de nombreux artistes de Paris se dégrade. En décembre 1914, Marie Vassilieff décide donc de fermer son académie de peinture et, annexant un second atelier, d’ouvrir en février 1915 une cantine populaire pour artistes, modèles et soldats en permission. Elle leur permet ainsi d’avoir un bouillon, de la viande, des légumes, une salade ou un dessert, du café ou du thé pour 65 centimes de francs, et du vin pour 10 centimes de plus, et de bénéficier d’un lieu de rencontre convivial. En effet, en plus du repas, les nuits s’accompagnent de musique et de danse. Inscrite comme club privé, la cantine peut rester ouverte toute la nuit. Elle n’est pas soumise à l’obligation de fermer tôt à la suite de la mise en place du couvre-feu. Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, Henri Matisse, Chaïm Soutine, Georges Braque, Blaise Cendrars, Fernand Léger, Max Jacob, Guillaume Apollinaire, Raymond Radiguet, Beatrice Hastings, Marie Blanchard, Ossip Zadkine, Alfredo Pina, Marcel Gromaire, entre autres, fréquentent la cantine qui nourrit 45 personnes par jour, parfois même sans payer. Le Norvégien Kist Thaulow y joue du violon, le Suédois E.M. Melchers du piano, Ossip Zadkine et Marie Vassilieff donnent des danses russes, et Pablo Picasso imite les toreros pour amuser ses amis Foujita et Diego Rivera. Le 14 janvier 1917, Marie Vassilieff et Max Jacob organisent un banquet avec Matisse, Blaise Cendrars, Picasso et Modigliani (non invité), en l’honneur de la guérison de Georges Braque. Celui-ci blessé à la tête avait été laissé pour mort sur le champ de bataille.
Tous les bénéficiaires garderont un souvenir très fort de cette cantine qui représenta un refuge loin des horreurs de la guerre. Début 1917, Marie Vassilieff y met fin. Son fils Amar, dit Pierre, naîtra quelques mois après.
Elle est arrêtée en 1918, suspectée d’être une espionne bolchévique et très proche de Léon Trotsky. Elle est mise en résidence surveillée à Melun avec son fils Pierre. L’enfant est recueilli par Fernand Léger et sa femme. À sa libération Paul Poiret lui offre l’opportunité de renouer avec le milieu artistique. En 1920, de plus en plus intéressée par les arts décoratifs, elle dirige l’atelier des Ballets Suédois de Rolf de Maré, et ce jusqu’en 1925. En 1924, elle s’installe au 37 rue de Froidevaux, et elle réalise la décoration de deux piliers du café la Coupole en 1927.

Nu aux deux masques, Marie Vassilieff, 1930 © humanitelles
En 1932, Marie Vassilieff décide d’interrompre sa carrière pour devenir
« Bonne à tout faire ». Le 1er avril 1952, elle prend sa retraite à la Maison des Artistes de Nogent-sur-Marne, où elle continue à peindre et à façonner des poupées. Elle meurt le 14 mai 1957.
Sources utilisées
Marie Vassilieff
AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions
Marie Vassilieff
Wikipedia
Une journée avec Marie Vassilieff
Dossier de presse, 24 avril 2019
Fondation des artistes
Histoire de la villa Vassillieff – Chronologie
villavassilieff.net
Villa Marie Vassilieff, Chemin du Montparnasse, 21 avenue du Maine 75015 Paris
Association Chemin du Montparnasse, ville de Paris, seamest, 19 p.
Les cantines des artistes
Les Montparnos, 17 septembre 2023
L’association AWARE, la nouvelle vie de la Villa Vassilieff au service des artistes femmes



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Le 31 décembre 2020, la Ville de Paris acte la fermeture du lieu de la Villa Vassillieff. En 2021, elle désigne comme repreneuse l’association « AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions« , co-fondée en 2014 par Camille Morineau. L’objectif de l’association est de « rendre visibles les artistes femmes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles en produisant et en mettant en ligne sur son site internet des contenus gratuits et entièrement bilingues (français / anglais) sur leurs œuvres. » (Source : AWARE).
Camille Morineau, historienne de l’art spécialiste des artistes femmes, conservatrice au musée national d’Art moderne, est l’organisatrice de l’accrochage « elles@centrepompidou – Artistes femmes dans les collections du Musée national d’art moderne » en 2009-2010. Face au succès rencontré par l’exposition, elle suggère la création d’un centre de recherches sur les femmes artistes au sein du Centre Pompidou. L’institution ne concrétisant pas ce projet, Camille Morineau démissionne et lance en 2014 avec Margot Mérimée Dufourcq, Daphné Moreau, Nathalie Rigal, Elisabeth Pallas, Alexandra Vernier-Bogaert et Julie Wolkenstein, l’association Aware.
La villa Vassilieff est un espace à la symbolique forte.



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Le centre de recherche et de documentation a été repensé par la designer matali crasset. Il répertorie « de façon méthodique les vies et les œuvres des femmes artistes, à partir d’archives. Aware développe également un travail d’édition avec publication d’ouvrages et un magazine sur l’actualité de l’art. » (Source : Wikipedia)












©humanitelles
Sources utilisées
AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions
Site de l’association
Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (AWARE)
Wikipedia
Villa Marie Vassilieff, Chemin du Montparnasse, 21 avenue du Maine 75015 Paris – Association Chemin du Montparnasse, ville de Paris, seamest, 19 p.
En savoir plus
Marie Vassilieff et la Villa
Marie Vassilieff
Aware
Marie Vassilieff
Wikipedia
Marie VASSILIEFF (Maria IVANOVNA VASSILIÉVA, dite). Peintre et décoratrice de théâtre russe. [ SMOLENSK 1884 – NOGENT-SUR-MARNE 1957 ]
Ada Ackerman. Sous la direction de : Marie-Laure Bernadac
Dictionnaire universel des créatrices (Abonné.e.s)
Marie Vassilieff, de la peinture aux marionnettes
Millon
Villa Marie Vassilieff (15e)
SEM Paris Commerces (ex-Semaest), 20 décembre 2023
Villa Marie Vassilieff, Chemin du Montparnasse, 21 avenue du Maine 75015 Paris
Association Chemin du Montparnasse, ville de Paris, seamest, 19 p.
Marie Vassilieff – L’après guerre
Galerie Françoise Livinec,
Galerie 24 Penthievre, du 17 novembre au 1er février 2023
Les cantines des artistes
Les Montparnos, 17 septembre 2023
Cantine pour artistes, Vierge noire et star de Montparnasse : 6 choses à savoir sur la peintre Marie Vassilieff
Donnia Ghezlane-Lala
Konbini, 8 février 2023
Marie Vassilieff, artiste transdisciplinaire de l’âge d’or de Montparnasse, retrouve la lumière
Éric Chaverou
France Culture, 2 février 2023
Audio. L’amoureux de Marie Vassilieff
Jérémie Thomas
Slate, Sens de la visite, 26 novembre 2020, 32′
Audio. Marie Vassilieff : fragments d’une vie d’artiste
Radio Ilizia, Audioblog arte radio, 2020, 22’55
Marie Vassilieff, omise en scène
Judicaël Lavrador
Libération, 17 juin 2019
Le fantôme de Marie Vassilieff
Patrick Scemama
La République de l’Art, 30 mai 2019
Marie Vassilieff, une figure de Montparnasse
Magdalena Ruiz Marmolejo
Histoire par l’image, décembre 2016
Les poupées de Marie Vassilieff (1884-1957) : Entre utopie et dystopie, les déploiements de l’effigie dans l’art expérimental des avant-gardes historiques – Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en histoire de l’art
Julie Richard
Université du Québec à Montréal, février 2016, 254 p.
Marie Vassilieff, artiste des avant-gardes et «cantinière des montparnos»
Nicole Zand
Le Monde, 29 août 1998 (Abonné.e.s)
AWARE
AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions
Site internet de l’association
AWARE Women Artists
X (anciennement Twitter)
AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions
Facebook
awarewomenart
Instagram
Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (AWARE)
Wikipedia
Villa Vassilieff
Aware
[PARTENARIAT] Le @centrepompidou et AWARE s’associent pour promouvoir la visibilité des artistes femmes, lutter contre leur manque de reconnaissance et participer à une représentation plus juste de leurs travaux dans l’histoire de l’art et au sein des institutions.
X, 15 octobre 2024
AWARE célèbre ses 10 ans
Du lundi 1er janvier au mardi 31 décembre 2024 • Villa Vassilieff, Paris (75015)
Camille Morineau, Directrice générale d’AWARE
Le Parisien Etudiant
Rencontre avec Camille Morineau à l’occasion des 10 ans d’AWARE
Marie-Elisabeth de La Fresnaye
9 lives magazine, 18 mars 2024
ENTRETIEN. Femmes oubliées dans l’histoire de l’art : l’association Aware leur rend leur place
Ouest France, 7 mars 2024
Aware, le catalogue qui sort les femmes artistes de l’anonymat
Yasmine Youssi
Télérama, 28 février 2023
Vidéo. AWARE, l’art au féminin
Culture prime, France TV arts, 27 février 2024, 3’29
Pour ses dix ans, AWARE s’ouvre à l’international
Jordane de Faÿ
Le Quotidien de l’art, n° 2764, 8 février 2024 (Abonné.e.s)
Dix ans pour mettre les femmes artistes dans la lumière
Anne-Marie Rocco
AWARE : une plateforme redonne de la visibilité aux femmes artistes
Isabel Pasquier
France inter, 17 mars 2023
À Montparnasse, la nouvelle vie de la Villa Vassilieff au service des artistes femmes
Éric Chaverou
France Culture, 17 septembre 2022
Centre de documentation, espace public et résidence: l’association Aware s’installe à la Villa Vassilieff
Club Innovation & Culture, 14 décembre 2021
Depuis la Villa Vassilieff, AWARE fait la lumière sur les artistes femmes
semaest.fr, 24 novembre 2021
Aware s’installe dans la Villa Vassilieff
Christine Coste
Le Journal Des Arts, 26 mai 2021 (Abonné.e.s)
Aware, l’asso qui remet les femmes artistes au centre du cadre
Stéphanie Chermont
myCANAL, Les Eclaireurs, 15 avril 2021
Les femmes dans l’histoire de l’art : “Comment a-t-on pu à ce point ignorer leur travail ?”
Yasmine Youssi
Télérama, 15 février 2021 (Abonné.e.s)
Camille Morineau : « L’histoire de l’art ne peut plus être qu’un récit masculin, blanc et hétérosexuel »
Marie-Laure Desjardins
Artshebdomedias,
Audio. Épisode #5 – Camille Morineau – Fondatrice de l’association AWARE
Femmes d’arts, 18 mars 2020, 28’15
Vidéo. EP :72 – L’association AWARE (Spécial Art Paris)
My Little museum, Youtube, 3 janvier 2020, 2′
Avec Aware, les grandes redécouvertes
Magali Lesauvage
Libération, 10 août 2017
Découvrez Aware, l’association qui milite pour une “histoire de l’art paritaire”
Mélissa Perraudeau
Konbini, 2 juin 2017
L’association « AWARE » veut écrire une histoire de l’art « paritaire »
franceinfo, 1er juin 2017
Matali Crasset, Aware, Archives of Women Artists Research and Exhibitions
Site de Matali Crasset
Matali Crasset, totalement Aware
Guy-Claude Agboton
IDEAT, 20 mars 2022
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