Chana Orlof
Née en 1888 en Ukraine près d’Odessa, obligée de fuir les pogroms, Chana Orloff s’établit en 1908 à Tel Aviv où elle travaille comme couturière. Elle débarque à Paris en 1910 pour étudier le stylisme. Employée par la maison de couture Paquin, elle se fait remarquer par son talent de dessinatrice. Admise à l’École des arts décoratifs, elle découvre la sculpture au contact de Zadkine, Lipchitz… et l’apprend à l’Académie russe de Marie Vassilieff. En 1916, elle épouse le poète polonais Ary Justman dont elle a un fils, Elie surnommé Didi. Son mari meurt de la grippe espagnole en 1919. Chana Orloff élève seule son fils. Introduite dans le salon de Natalie Clifford-Barney, influente femme de lettres américaine, Chana devient une portraitiste en vogue. Elle trouve ses modèles dans son cercle d’ami.e.s et de connaissances. La ligne est pure. Les formes sensuelles et synthétiques plaisent à une clientèle qui apprécie ces formes géométriques typiques des années 30. Le mouvement est aussi celui de l’émancipation des femmes. Orloff s’affirme comme une femme indépendante, reconnue dans un art considéré comme masculin tout en considérant la maternité essentielle pour sa propre création. Les femmes enceintes sont très peu traitées en sculptures. Les représentations des animaux sont nourries de la symbolique juive et de la littérature yiddish. En 1925, Chana reçoit la Légion d’honneur, devient citoyenne française en 1926 et se fait construire une maison-atelier par l’architecte Auguste Perret, dans la cité d’artistes de la Villa Seurat près du parc Montsouris. Pendant l’Occupation, elle échappe de peu à la rafle du Vel d’hiv. On lui interdit de sculpter. Elle réalise ses « sculptures de poche » qu’elle emmènera en exil en Suisse. A son retour, elle retrouve son atelier dévasté. Après la Guerre, Chana Orloff délaisse le modelé lisse et rond et crée des sculptures en accidentant la matière, déchiquetée pour exprimer les souffrances de la guerre. Elle réside et en France et en Israël pour qui elle réalisera plusieurs monuments. Elle meurt à Tel Aviv en 1968.
Sources :
Panneaux de l’exposition « Chana Orloff, sculpter l’époque », musée Zadkine, 15 novembre 2023 – 31 mars 2024
« Chana Orloff, (1888-1963) sculptrice de l’époque », Martine Manfre-Itzinger, conférence sur l’art, Carré de Coignard, Nogent-sur-Marne, 23 janvier 2024
L’art de Chana Orloff, entre Paris et Israël, Maison de la Culture Juive
En savoir plus :
Dans l’atelier de Chana Orloff, humanitelles
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La portraitiste de Montparnasse
(Pauline Lindelfeld)
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Femmes en mouvement
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Maternités
petite-fille, 1918
Sculpture ou
Femme debout, 1922
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Animaux singuliers, bestiaire symbolique
Oiseau d’or, 1924
Poisson, 1927
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Œuvres de Chana orloff exposées dans l’atelier d’Ossip Zadkine
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