
Le 26 juillet 2024, au cœur de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, dix statues de femmes émergent du fleuve au son de l’hymne national. Saisies dans leurs actions, leurs arts, leurs combats, elles se dressent hiératiques et prennent leur juste place dans notre récit commun.
Leur apport au monde, parfois méconnu, souvent atténué ou injustement omis, est désormais inscrit dans l’espace public pour que la mémoire de leurs exploits, la puissance inspirante de leurs parcours, la force de leurs accomplissements nous servent chaque jour, sur notre passage, de lanternes.
Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies des JO de Paris
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- Cérémonie d’ouverture des JO d’été de Paris : le tableau « Sororité »
- Christine de Pizan (1364-1430) Femme de lettres
- Jeanne Barret (1740-1807) Exploratrice et botaniste
- Olympe de Gouges (1748-1793) Femme de lettres et femme politique
- Louise Michel (1830-1905) Institutrice, écrivaine, militante anarchiste et féministe
- Alice Guy (1873-1968) Réalisatrice, scénariste et productrice de films
- Alice Milliat (1884-1957) Sportive de haut niveau
- Paulette Nardal (1896-1985) Intellectuelle, journaliste et écrivaine
- Simone de Beauvoir (1908-1986) Philosophe et écrivaine
- Gisèle Halimi (1927-2020) Avocate, militante et femme politique
- Simone Veil (1927-2017) Femme politique et magistrate
- En savoir plus…
Cérémonie d’ouverture des JO d’été de Paris : le tableau « Sororité«
Juchée sur la verrière du toit du Grand Palais, la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel interprète les premier et sixième couplets de La Marseillaise.
Démarre alors la sixième séquence de la cérémonie d’ouverture, Sororité, qui met en lumière dix femmes françaises, pionnières chacune dans leur domaine. Une manière de rendre hommage à toutes les femmes, matérialisées par des statues dorées en pied parées d’objets emblématiques (pavés de barricade, discours, matériel de botaniste, pile d’ouvrages de l’autrice, etc.) qui émergent de piliers disposés le long des quais de la Seine : Olympe de Gouges, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Christine de Pizan, Louise Michel, Alice Guy, Simone Veil et Simone de Beauvoir.
La fin de l’interprétation de La Marseillaise accompagnée du Chœur de Radio France clôt le tableau.
Depuis juillet 2025, les statues sont installées rue de la Chapelle à Paris afin de rendre l’hommage à ces pionnières pérenne.
D’après l’article Cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été de 2024, Wikipédia
Vidéo. 10 femmes honorées lors de la cérémonie d’ouverture des JO 2024
Lumni.fr, 2’40
Plan d’implantation des 10 statues de femmes illustres le long de la Rue de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement de Paris (Crédits – Ville de Paris)

Christine de Pizan (1364-1430)
Femme de lettres

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Née à Venise en 1364, Christine de Pizan est la fille de Thomas de Pizan, un médecin et astronome réputé à Bologne, qui s’établit à Paris en 1368 où il a été appelé à la cour de Charles V. A quinze ans, elle épouse un secrétaire du roi, Étienne Castel, avec qui elle a trois enfants. Après la mort de son père, puis celle de son mari, restée sans ressources, elle se met à l’écriture à l’âge de vingt-cinq ans pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle commence par écrire des poèmes puis, ayant enrichi ses connaissances par ses lectures et sa fréquentation des milieux de la chancellerie, des traités d’éducation, des textes philosophiques, des études historiques, des réflexions politiques, et même un traité militaire. Son œuvre considérable, tant par son ampleur que par sa diversité, connaît un succès très important de son vivant. Elle concourt aussi à l’édition de ses propres ouvrages en supervisant les copies pour les offrir à des mécènes.
Dans plusieurs de ses écrits, elle se fait l’avocate des femmes, regrettant l’insuffisance de leur éducation, la précarité de leur situation en cas de veuvage. Elle revendique leurs compétences intellectuelles et dénonce les hommes qui médisent des femmes. Dans La Cité des dames, son ouvrage le plus connu, elle retrace la contribution de figures féminines célèbres, historiques ou mythologiques, à la société et à la culture de leur temps et imagine même une cité qui ne serait bâtie et habitée que par des femmes. Après la prise de Paris par les Bourguignons, en 1418, elle se réfugie dans une abbaye où elle meurt en 1430 sans avoir renoncé à écrire.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle


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Christine de Pizan
Wikipédia
Livre de la La Cité des dames
Christine de Pizan
Gallica, Manuscrits, 332 p.
Christine de Pizan et la Défense des femmes
BnF Gallica
Christine de Pizan : Philosophie morale
BnF Gallica
Christine de Pizan : Œuvres religieuses
BnF Gallica
Christine de Pizan : Le début d’une carrière poétique
BnF Gallica
Les poétesses oubliées #4. Christine de Pizan, la plume pionnière et féministe
Cécile Rousseau
L’Humanité, 18 août 2024,
Audio. Pourquoi lire Christine de Pizan, celle qui imaginait, au Moyen Âge, une cité sans hommes ?
Sans oser le demander, France Culture, 17 mai 2023, 58′
Audio. Christine de Pizan, plume savante
La Compagnie des poètes, France Culture, 17 avril 2020, 58′
Société internationale Christine de Pizan – Branche européenne
Jeanne Barret (1740-1807)
Exploratrice et botaniste

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Né en 1740 dans un milieu modeste bourguignon, Jeanne Barret est engagée, au début des années 1760, au service du médecin et botaniste Philippe Commerson. Très vite, elle assiste ce dernier dans ses recherches. Devenu sa compagne, elle s’installe avec lui à Paris en 1764. Commerson y fréquente les savants les plus renommés et y prépare avec Bougainville une expédition dans les terres australes. Lorsqu’il s’embarque en 1767 à bord de l’Étoile, l’une des deux embarcations de l’expédition, il est accompagné d’un valet, « Jean Barret », la présence de femmes à bord étant interdite.
Dissimulée sous cette identité, Jeanne Barret participe aux manœuvres de l’équipage et étudie avec Commerson la faune et la flore des territoires encore inconnus parcourus par l’expédition. Démasqué à Tahiti, Jeanne Barret poursuit le voyage jusqu’à l’île Maurice. Elle quitte alors l’expédition Bougainville avec Commerson, à la demande de l’intendant Pierre Poivre, lui-même naturaliste, afin d’étudier la faune et la flore locale.
Tous deux contribuent à la création du Jardin botanique des pamplemousses sur l’île Maurice. Commerson meurt en 1773. Jeanne Barret fait expédier en France les notes et les collections d’espèces de plantes qu’ils ont accumulés. Alors sans ressources, elle ouvre un cabaret à Port Louis. Elle se marie en 1774 avant de rentrer en France, un an plus tard, achevant un tour du monde qu’elle est la première femme à avoir accompli. Ses mérites et sa contribution à la science sont reconnus par une bourse accordée par le roi Louis XVI et datée de 1785.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle

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Jeanne Barret
Wikipédia
Jeanne Barret in Les Aventurières : plongeon dans « Les Grands Dossiers » de l’été de la revue « Sciences humaines »
Humanitelles, août 2024
Jeanne Barret, première femme à avoir fait le tour du monde
Clara
Carnet d’Histoire, 28 juin 2024
Jeanne Barret, pionnière de la biodiversité et première circumnavigatrice
Elodie Palasse-Leroux
Slate, 20 novembre 2021
Jeanne Barret : première femme circumnavigatrice
Gilles Kremer
BnF Gallica, 10 septembre 2021
Jeanne Barret, première femme à avoir navigué autour du monde
Danielle Clode, Associate Professor (adjunct) in Creative Writing, Flinders University ; Christèle Maizonniaux, Senior Lecturer in French, Flinders University
The Conversation, 28 décembre 2020
Une femme globe-trotter avec Bougainville : Jeanne Barret (1740-1807)
Carole Christinat
Outre-Mers. Revue d’histoire, n° 310, 1996, pp. 83-95
Jeanne Barret ou Baret
site : http://www.jeanne-barret-tourdumonde.fr
Olympe de Gouges (1748-1793)
Femme de lettres et femme politique

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Née à Montauban en 1748, Marie Gouze, s’installe à Paris en 1773. Devenue Olympe de Gouges, elle crée une troupe de théâtre puis écrit ses premiers textes. En 1784, elle rédige une pièce de théâtre dénonçant l’esclavage, Zamore et Mirza ou l’Esclavage des Noirs. Mais il faut attendre la Révolution pour que la pièce soit jouée à la Comédie-Française. Olympe de Gouges poursuit sa carrière littéraire par de nouvelles publications : théâtre, roman, essai. Elle confirme son engagement dans la dénonciation de l’esclavage en publiant ses Réflexions sur les hommes nègres et en fréquentant les animateurs de la Société des amis des Noirs.
Pendant la Révolution, elle publie nombre de pamphlets et de textes placardés sur les murs de la capitale abordant les questions du statut des mariés, du chômage, de l’impôt… Mais c’est surtout par sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, adressée en septembre 1791 à la reine Marie-Antoinette, qu’elle est restée célèbre et qu’elle a marqué l’histoire du féminisme.
Le premier des dix-sept articles proclame, sur le modèle de Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, que « la femme naît libre et demeure égale en droits à l’homme ». Elle y réclame non seulement une égalité civile, mais aussi des droits politiques et une liberté matrimoniale pour les femmes. Elle est arrêtée en pleine Terreur, en juillet 1793, jugée sommairement, et guillotinée le 3 novembre, sur l’actuelle place de la Concorde;
« La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ».
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle
Olympe de Gouges
Wikipedia
« Olympe de Gouges, symbole exemplaire du féminisme et de l’humanisme, doit rejoindre le Panthéon »
Le Monde, 7 janvier 2023 (Abonné.e.s)
Un collectif d’historiens, d’écrivains, d’élus… demande la panthéonisation d’Olympe de Gouges, pionnière de la lutte pour l’abolition de l’esclavage et les droits des femmes, dans une tribune au « Monde », rédigée par l’historienne Catherine Marand-Fouquet et la journaliste Sylvia Duverger.
L’esclavage des noirs, ou L’heureux naufrage , drame en trois actes, en prose
Gouges, Olympe de (1748-1793)
BnF Gallica
Les droits de la femme . A la Reine
Gouges, Olympe de (1748-1793)
BnF Gallica
Audio. Série. « La Nuit des féminismes 1/2 : Quelques pionnières… » : Épisode 2/10 : Olympe de Gouges : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune »
Les Nuits de France Culture, France Culture, 6 janvier 2022 (1ère diffusion 7 février 2021), 54′
Audio. Série « Les femmes et le pouvoir » : Épisode 2/5 : Olivier Blanc : « Olympe de Gouges voulait donner de la respectabilité à l’engagement politique des femmes »
Les Nuits de France Culture, France Culture, 8 mars 2023 (1ère diffusion le dimanche 12 juin 2022), 32′
Video. Olympe de Gouges | Pionnières
in La littérature en Révolution, BnF, Les essentiels
Olympe de Gouges et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Martine Reid
in La littérature en Révolution, BnF, Les essentiels, 2015
Louise Michel (1830-1905)
Institutrice, écrivaine, militante anarchiste et féministe

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Louise Michel naît en 1830 au château de Vroncourt, en Meurthe-et-Moselle, où elle reçoit une instruction solide et ouverte. Elle devient institutrice en 1852. A la même époque, elle publie ses premiers poèmes dans la presse locale et correspond avec Victor Hugo. Elle s’installe à Paris au milieu des années 1850 et y milite à la fois dans les milieux républicains, ouvriers et féministes.
Dès le mois de septembre 1870, et les premiers jours du siège de Paris par les Prussiens, elle s’engage dans la défense de la capitale ; puis, après l’armistice vécu comme une trahison, elle est encore au premier rang, à Montmartre, parmi les insurgés. Elle est en effet une actrice majeure de la Commune de Paris, proclamée le 28 mars 1871, comme ambulancière, comme combattante et sur les barricades, mais aussi comme réformatrice, notamment par ses propositions en matière d’éducation.
Pendant la Semaine sanglante, pour faire libérer sa mère qui a été arrêtée à sa place, elle décide de se rendre à l’ennemi. Déportée en Nouvelle-Calédonie en 1873, elle s’intéresse à la culture kanake, dénonce les conditions de la colonisation et crée une école ouverte aux enfants kanaks.
En juillet 1880, l’amnistie des Communards permet son retour triomphal à Paris. Désormais personnalité reconnue, Louise Michel reprend son flambeau de militante et n’a de cesse de défendre la cause des femmes, celle des ouvriers ou celle des colonisés, jusqu’à sa mort, le 9 janvier 1905.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle


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Louise Michel
Wikipédia
MICHEL Louise [Dictionnaire des anarchistes] par Véronique Fau-Vincenti, version mise en ligne le 6 mars 2009, dernière modification le 13 novembre 2022
Dictionnaire biographique Le Maitron, mouvement ouvrier, mouvement social
Audio. Grande Traversée : Louise Michel, femme tempête
Série en cinq épisodes, France Culture, du 16 au 20 août 2021
Audio. Série « La Nuit des féminismes 1/2 : Quelques pionnières… » Épisode 3/10 : « Le fol et unique espoir de Louise Michel jeune fille, c’était d’être poète, comme son idole, Victor Hugo »
Les Nuits de France Culture, France Culture, 19 janvier 2022 (1ère diffusion 7 février 2021), 56′
Alice Guy (1873-1968)
Réalisatrice, scénariste et productrice de films

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Sténodactylo de formation, Alice Guy commence sa carrière professionnelle au Comptoir général de photographie. Secrétaire de Léon Gaumont, elle s’intéresse aux appareils photographiques et commence à réaliser, sur son temps de loisir, ses premiers cours métrage, dont La Fée aux choux, une saynète de fiction, qui connaît un vif succès. Elle se voit alors confier la direction d’un service chargé de la production des films de fiction. Jusqu’en 1907, elle réalise à Paris plusieurs centaines de films dans des genres les plus divers, dont Naissance, vie et mort du Christ en 25 tableaux, considéré comme le premier péplum de l’histoire du cinéma.
La cinéaste se montre très inventive tant dans ses choix narratifs que dans la création de nouveaux trucages, ou dans l’adoption des innovations techniques. En 1910, elle fonde à New York, où elle est installée depuis trois ans avec son mari, sa propre société de production. Elle y poursuit son œuvre de cinéaste, comme réalisatrice ou comme productrice.
Westerns, comédies de travestissement, films d’action – souvent menés par une héroïne, courts métrages et longs métrages se succèdent, pendant quelques années. Après la faillite de sa société de production, Alice Guy tente sa chance en France en 1922 sans pouvoir reprendre sa carrière cinématographique. Ce n’est qu’à la fin des années 1950 que débute la reconnaissance de son travail.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle

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Alice Guy
Wikipédia
Alice Guy, première réalisatrice de fiction
CNC, 1er juillet 2023
La naissance du cinéma : Alice Guy, la pionnière du septième art
Jordan Caujolle
Art au féminin
Audio. L’incroyable vie d’Alice Guy, la première réalisatrice de cinéma de l’histoire
Les Odyssées, France Inter, 12 avril 2021, 15′
Vidéo. Alice Guy, pionnière du cinéma
Filmo, Youtube, 58’31
Entre autres films :
Madame a des envies (1906)
Iconauta, Youtube, 5’10
La Naissance, la vie et la mort du Christ (1906) The Birth, the Life and the Death of Christ
Films by the Year, Youtube, 32’48
La charité du prestidigitateur (1905)
Storia del Cinema, Youtube, 3’17
La Fée aux Choux (1900)
Iconauta, Youtube, 1’46
1900 – Les Fredaines de Pierrette/ Le Départ d’Arlequin et de Pierrette
Cinema in Public Domain (Domínio Público), Youtube, 2’10
Alice Milliat (1884-1957)
Sportive de haut niveau

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Née à Nantes en 1884, Alice Milliat est une passionnée de sport. Avec son mari Joseph, elle passera plusieurs années en Angleterre avant de rentrer à Paris. Elle pratique l’aviron à haut niveau, la natation et aussi le hockey sur gazon. Veuve à 24 ans, elle s’investit dans le club de sport Femina Sport, dont elle prend la présidence en 1915.
Animée par la volonté de rendre toutes les disciplines accessibles à chaque femme, elle est à l’initiative du premier match féminin de football en France, en septembre 1917, mais également du premier cross-country féminin, en avril 1918. Dénonçant la difficulté pour les femmes de participer à des compétitions sportives, et à l’impossibilité de participer aux Jeux Olympiques, elle crée la Fédération sportive internationale (1921) et organise, au stade Pershing à Paris, le 20 août 1922, une première compétition internationale : les « Jeux Olympiques féminins ». La même année, elle devient la première femme à remporter le brevet Audax pour avoir parcouru à la rame 80 km dans une embarcation légère sur la Seine et dans le temps imposé.
Les Jeux mondiaux féminins de 1922 seront suivis d’autres éditions, tous les 4 ans, jusqu’en 1934. Ces succès contribuent à l’intégration des compétitions d’athlétisme féminines lors des Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928. Affaiblie par une santé fragile, elle doit faire face à un contexte de plus en plus difficile : l’organisation des compétitions féminines est réformée dans sa gouvernance et les subventions de l’État sont en baisse. Confrontée également à la montée du fascisme en Europe qui restreint davantage les droits des femmes, elle se voit contrainte de se retirer ds instances du mouvement sportif féminin en 1935. Elle meurt dans l’anonymat à Paris en 1957.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle

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Alice Milliat
Wikipédia
Alice Milliat, la sportive française qui a conjugué l’olympisme au féminin
Bernard Debord
Amnesty international, La Chronique, le magazine des droits humains, 1 juillet 2024
Ces sportives qui ont marqué l’Histoire #1. Alice Milliat : l’invisible pionnière du sport féminin qui défia le CIO
Emma Meulenyser
L’Humanité, 30 juin 2024
Vidéo. Alice Milliat, pionnière du sport féminin
France Culture, 29 janvier 2024, 3’01
Alice Milliat Pionnière Olympique – Version 2024
Éditions petit à petit
Audio. La grande oubliée : Alice Milliat
Les premières, France Inter, 15 août 2020, 3′
Fondation Alice Milliat
Paulette Nardal (1896-1985) Intellectuelle, journaliste et écrivaine

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Fille d’une institutrice et professeure de piano et d’un ingénieur des Ponts et Chaussées lui-même descendant d’esclaves affranchis, Paulette Nardal quitte la Martinique en 1920 après être devenue institutrice pour poursuivre des études d’anglais. Elle est alors la première femme noire inscrite à la Sorbonne.
A Clamart, avec ses sœurs qui l’ont rejointe à Paris, elle tient un salon littéraire fréquenté par de nombreux écrivains et intellectuels des Antilles, d’Afrique, d’Amérique, dont Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas ou les Jamaïcains Marcus Garvey et Claude McKay. Elle écrit dans La Dépêche africaine, un journal qui dénonce les inégalités existant dans les colonies. Elle est, en 1931, une cofondatrice et une rédactrice de La Revue du Monde noir, une publication bilingue à l’avant-garde théorique de la Négritude. Elle est grièvement blessée en 1939, lors du torpillage du bateau qui la ramène d’un séjour à la Martinique. Elle s’installe en Martinique en 1940 et y enseigne l’anglais.
Elle ne renonce pourtant pas à ses engagements : elle crée une association et un journal féministes martiniquais pour mobiliser les femmes ayant obtenu le droit de vote en 1945. A la fin des années 1940, elle travaille quelques mois comme représentante des Antilles à l’ONU. Elle fonde ensuite une chorale et se consacre à la diffusion des negro-spirituals en Martinique. Il faut attendre la fin de sa vie pour que sa contribution à l’émergence d’une conscience noire soit reconnue.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle

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Paulette Narval
Wikipédia
Audio. Les sœurs Nardal, phénomène éditorial
La Marche du monde, RFI, 2 juin 2024
Audio. Paulette Nardal, la négritude et ses sœurs (1896 -1985)
Toute une vie, France Culture, 23 juillet 2023 (1ère diffusion 26 mars 2022), 58′
La conscience noire avec les sœurs Nardal
france.tv
Le « Rassemblement féminin » (1945-1951) : à la croisée des différents réseaux de Paulette Nardal
Clara Palmiste
Flamme (Fédérer Langues, Altérités, Marginalités, Médias, Éthique), n° 1, 2021
Simone de Beauvoir (1908-1986) Philosophe et écrivaine

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Née en 1908 dans un milieu catholique et bourgeois, Simone de Beauvoir suit des études supérieures à la Sorbonne. Elle fait alors la rencontre de Jean-Paul Sartre. Reçue brillamment à l’agrégation de philosophie à seulement 21 ans, elle enseigne pendant quelques années avant de se consacrer pleinement à l’écriture de romans et d’essais.
En 1946, elle fonde, avec Jean-Paul Sartre et Maurice Merleau-Ponty, la revue Les Temps modernes, où s’affirme le mouvement existentialiste. Elle poursuit son œuvre personnelle consacrée en 1954 par le prix Goncourt pour Les Mandarins et jalonnée par une série de récits autobiographiques, dont Mémoires d’une jeune fille rangée (1958), La Force de l’âge (1960) et La Force des choses (1963).
Son essai Le Deuxième Sexe, paru en 1949, marque l’histoire du féminisme et connaît une renommée mondiale. Intellectuelle engagée, notamment contre la colonisation pendant la guerre d’Algérie, elle milite activement pour la cause féministe et signe le manifeste des 343 pour la liberté de l’avortement. Jusqu’à sa mort en 1986, six ans après celle de Sartre, elle collabore aux Temps modernes et poursuit son engagement pour les droits des femmes à la tête de la revue Nouvelles Questions féministes.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle



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Simone de Beauvoir
Wikipédia
BEAUVOIR (de) Simone de [de BEAUVOIR Simone, Ernestine, Lucie, Marie BERTRAND] Notice par Sylvie Chaperon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 4 juillet 2022.
Dictionnaire biographique Le Maitron, mouvement ouvrier, mouvement social
Voyages autour de mon cerveau (VADMC)
Blog de Tiphaine Martin, chercheuse spécialiste de Simone de Beauvoir, membre du Comité éditorial des Simone de Beauvoir Studies
Mes dimanches chez Simone de Beauvoir : mémoires d’une jeune fille rebelle
Claudine Monteil
Ampelos, 2023
Audio. Série « La Nuit des féminismes 1/2 : Quelques pionnières… » : Épisode 9/10 : Simone de Beauvoir : « Ce n’est pas de ma faute si, en France en particulier, dès qu’on parle de femmes, on pense immédiatement au sexe ! »
Les Nuits de France Culture, France Culture, 30 décembre 2021 (1ère diffusion 7 février 2021), 25′
Simone de Beauvoir explique son «on ne naît pas femme, on le devient»
Rédaction de l’INA,
INA, 13 avril 2021 – Mis à jour le 22 avril 2022
Être une femme selon Simone de Beauvoir
Rédaction de l’INA
INA, 4 janvier 2018 – Mis à jour le 6 mars 2023
La Société internationale Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir Studies
Gisèle Halimi (1927-2020)
Avocate, militante et femme politique

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Après des études de droit à Paris, Gisèle Halimi commence, en 1949, sa carrière d’avocate au barreau de Tunis, la ville où elle est née et a passé son enfance, et la poursuit au barreau de Paris à partir de 1956.
Engagée dans la défense du Front de libération de l’Algérie puis de la Tunisie, elle se fait connaître en étant l’avocate, en 1960, de Djamila Boupacha, une jeune militante algérienne, accusée d’avoir posé une bombe dans une brasserie d’Alger. Elle avait été violée et torturée par des militaires français.
Un autre procès, en 1972, marque l’histoire du féminisme en France : Gisèle Halimi y défend une jeune fille de 16 ans qui a avoué avoir avorté après avoir été violée. Le « procès de Bobigny » constitue une étape importante vers la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
En 1978, à Aix-en-Provence, elle représente deux femmes victimes d’un viol collectif. Encore une fois, son engagement comme avocate contribue au progrès de la loi par la qualification du viol comme crime (1980). Les mobilisations citoyennes et politiques de Gisèle Halimi ne se sont pas arrêtées aux prétoires. Dans ses livres, au sein de plusieurs associations féministes ou comme élue, elle mène, sans relâche, le combat pour les droits des femmes, contre le racisme et pour l’émancipation des peuples.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle
Gisèle Halimi
Wikipédia
Vidéo. Qui était Gisèle Halimi ? Comprendre en trois minutes
Le Monde, 10 mars 2024
Gisèle Halimi, co-fondatrice de « Choisir la cause des femmes »
Choisir la cause des femmes
Audio. Gisèle Halimi, la cause des femmes
5 épisodes
À voix nue, France Culture, du 7 au 11 novembre, 28′ chacun
Audio. Gisèle Halimi, la révolutionnaire de la justice
Femmes d’exception, France Culture, 5 juillet 2024, 44′
La médiatisation du procès pour viols d’Aix-en-Provence en 78, un tournant majeur en France
Romane Laignel Sauvage
INA, 5 septembre 2024 – Mis à jour le 19 décembre 2024
Audio. Conférence publique de Gisèle Halimi en 1973 : la loi réprimant l’avortement est « une loi inacceptable »
Les Nuits de France Culture, France Culture, 15 septembre 2024, 1 10′
IVG : les avancées du procès de Bobigny en 1972
Rédaction de l’INA
INA, 28 juillet 2020 – Mis à jour le 4 mars 2024
Audio. « Le procès de Bobigny »
Fictions / Théâtre et Cie, France Culture, 26 mai 2024, 1 57′
1967, Gisèle Halimi et la spécificité des procès politiques
Rédaction de l’INA
INA, 29 juillet 2020
Simone Veil (1927-2017)
Femme politique et magistrate

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Arrêtée en 1944 à l’âge de 16 ans à Nice, puis déportée dans des camps de concentration dont Auschwitz et Bergen-Belsen, Simone Veil est un survivante de la Shoah. Ses parents et son frère n’en sont jamais revenus. Après la guerre, elle entame des études de droit puis réussit le concours de la magistrature. Elle mène ensuite une brillante carrière au ministère de la Justice. Nommée ministre de la Santé en 1974, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, elle défend la loi permettant le remboursement de la pilule contraceptive et facilitant son accès aux mineures.
Le 26 novembre 1974, elle porte devant l’Assemblée nationale, le projet de loi sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Malgré l’hostilité marquée de certains députés, le texte est adopté et entre en vigueur en 1975. Également engagée dans la construction de l’Union européenne, Simone Veil accède de 1979 à 1982, à la présidence du premier Parlement européen élu au suffrage universel et siège dans ses rangs jusqu’en 1993.
Rappelée la même année au ministère des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, elle rejoint le Conseil constitutionnel de 1988 à 2007. Elle est élue l’année suivante à l’Académie française. Attentive à toutes les formes de souffrance, elle est restée tout au long de sa vie un témoin clé et une militante infatigable au sein de nombreuses institutions mémorielles pour que vive le souvenir de la déportation des Juifs d’Europe. Décédée en 2017, elle est la cinquième femme à entrer au Panthéon en 2018.
Source : Le texte au pied de la statue exposée Porte de la Chapelle

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Simone Veil
Wikipédia
Vidéo. 1974 : Le discours de Simone Veil sur l’IVG à l’Assemblée Nationale
Archive INA, 38’19
Audio. Série « La rétro » : 1975 – Les 50 ans de la promulgation de la loi Veil sur l’avortement
Zoom zoom zen, France Inter, 17 janvier 2025, 50′
Audio. Simone Veil, le courage politique
Femmes d’exception, France Culture, 10 août 2024 (1ère diffusion 5 juillet 2024), 44′
Vidéo. Portrait en archives de Simone Veil, une humaniste engagée
Ina, 17 mars 2010 – Mis à jour le 13 mars 2024
En savoir plus…
Anniversaire des Jeux de Paris : les statues de femmes illustres vues lors de la cérémonie d’ouverture installées dans le nord de la capitale
franceinfo, 26 juillet 2025
«Je vais pouvoir en profiter tous les jours» : les statues féministes des JO installées dans le nord de Paris
Camille Paix
Libération, 26 juillet 2025 (Abonné.e.s)
Un an après les JO, les statues des « femmes en or » installées près de la porte de la Chapelle à Paris
Joséphine Bindé
Beaux-Arts, 21 juillet 2025
La Cérémonie d’Ouverture des JO de Paris 2024 : Tableau “Sororité” en Hommage aux Statues en or des Femmes Françaises Inspirantes
Sculpture Concept
Les statues des « dix femmes en or » des JO exposées avant leur installation définitive à Paris
Joséphine Bindé
Beaux-Arts, 19 septembre 2024
Qui sont les dix femmes dont les statues devraient survivre aux JO ?
Valérie Lehoux
Télérama, 10 août 2024
JO de Paris 2024. Derrière les statues des femmes honorées lors de la cérémonie d’ouverture, l’histoire secrète d’une PME située dans un village du Pas-de-Calais
Léa Houël
France 3 Régions, 6 août 2024
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