
Dans son recueil de poèmes intitulé Derrière la porte, publié en janvier 2025 chez Edilivre, Emmeline Briet nous emmène au-delà des apparences pour nous livrer son vécu de victime de violences conjugales, un statut si difficile à accepter, mais qui digéré va permettre à cette Maman comblée de franchir la porte de cette belle maison, de cet intérieur digne d’un magazine pour quitter Un mari parfait et Une situation confortable. Un départ marqué par la destruction d’un rêve, des repères, la perte et… la reconstruction.
Un souffle de bonheur fait voler
Le voile qui ternissait ma vie.
Le monstre l’a rattrapé et m’a enfermée dans les ténèbres.
Mes yeux se sont habitués à l’obscurité.
Je me suis engouffrée sur un chemin
Prisonnière du froid, du noir,
Les bras griffés par les ronces d’humiliation,
Les cheveux tirés par les lianes de mots empoisonnés.
La peau lacérée de chantage.
Les pieds coupés par la peur.
Avec un espoir éclairant ma route,
Un espoir vivant en moi.
Celui de lever mon visage vers le bonheur,
De sentir la chaleur sur ma peau,
De revivre.
En pleine tempête,
J’ai confié ma peur, mon désarroi, Ma solitude.
Aux portes de la mort,
J’ai confié ma raison de vivre, mon espérance.
J’ai laissé ma main crier,
Apaiser mon cœur
J’ai enfermé ces instants pour alléger mon fardeau.
Ces instants où les sentiments ont bouleversé ma vie.
Instants sous les coups de mots, de chantage,
De pression, de peur, de violence.
[…] Ce sont ces instants, ces cauchemars, ces émotions,
Que je vous livre.
De l’écriture poétique parsemée d’allusions aux contes de fées et à leurs personnages et nature maléfiques, le titre Bienvenue chez moi sonne comme les prémices d’un film d’horreur. Car, oui, nous sommes bien dans un film d’horreur où l’autrice nous parle de la descente aux enfers que représentent les violences conjugales. Bienvenue dans mon enfer.
Les premières pages nous permettent déjà de dresser deux constats : les violences conjugales concernent tous les milieux sociaux, et il n’existe pas de profil type d’homme violent.
Prisonnière du prince Charmant qu’il savait être écrit-elle dans le poème introductif.
Constats sur lesquels elle revient plus tard :
Un statut, une réussite,
Un couple si parfait,
Un homme si bien, Et l’impensable pourtant.
Aux yeux de notre société, Seuls les marginaux
Sont les monstres en huis clos.
Quelle erreur !
Ni une question d’âge,
Ni de statut,
Ni de religion,
C’est là tout le problème.
Un tabou que d’éclairer
Un homme aux apparences,
Si communes,
Si charmantes.
Les gendarmes diront que Nous n’étions pas des cas sociaux, que ça s’arrangerait.

Source : Déclicviolence.fr
Après une période de séduction :
« J’entends ses mots enchanteurs au début de notre histoire. »
« […] la malice de ses yeux.
Son sourire enjoué,
[…] Ses mots doux. »
La violence s’insinue peu à peu dans son quotidien. Il y a bien des signaux d’alerte : une hésitation à rentrer chez elle, des heurts, une inquiétude face au silence de son compagnon, mais elle les balaie d’un revers de main, les justifie. Le processus d’effacement s’esquisse Il m’ignore. Je m’éclipse. Mais l’optimisme et/ou le déni priment encore. Cependant, on sent l’inquiétude et le stress de l’autrice grandir. Le climat de tension devient prégnant. Les poèmes se terminent sur une note pessimiste. Le processus de contrôle se met en marche :
Occupé.
Absent.
Je ne dois pas rester seule.
[…] Choyée Dans la cage dorée.
Le compagnon met en place un processus de surveillance. Et ce, bien avant le mariage ! L’autrice s’est retrouvée prisonnière, dans l’impossibilité de partir. Il est venu s’installer chez elle. Un mariage dont elle ne veut pas, mais elle ne dit rien. L’impression de se faire manipuler. Le piège se referme.
La tension s’intensifie, la crise éclate. On observe une aggravation de la violence. Des propos blessants dénotent la présence de la violence psychologique assortie d’une minimisation des propos :
« Propos classés dans mon manque d’humour. »
« Et ma perception mise en cause. »
A noter également un processus de déshumanisation, il commence à la considérer comme un objet.
Il laisse libre cours à la violence verbale dont l’autrice parle pendant tout le recueil avec des mots relatifs à la violence physique :
« Corps déchiré de mots. »
« Hématomes invisibles.»
« Des crachats de mots
Tombent comme des coups. »
« Il me poignarde avec ses mots »
« La longue marche vers la dignité
[…] marque mon corps de bleus,
Mes yeux de noirs,
Creuse mes joues sous l’effort effectué,
Fait saillir mes os,
Signe que les coups de mots marquent physiquement. »
Souvenons-nous du poème introductif :
Les bras griffés par les ronces d’humiliation,
Les cheveux tirés par les lianes de mots empoisonnés.
La peau lacérée de chantage.
Les pieds coupés par la peur.
Est-ce une façon d’exprimer son violent désaccord avec la hiérarchisation des violences ? Comme si les victimes de violences physiques étaient prises plus au sérieux par les forces de l’ordre que celles victimes de violences psychologiques ou sexuelles ? Pas de coups ? Pas de menaces de mort ? lui argue-t-on quand elle appellera le 17. Faut-il un geste malheureux pour être reconnue victime ? se demande-t-elle. Elle évoque les dégâts physiques provoqués par les violences psychologiques :
D’avoir taillé mes joues,
D’avoir fait de ma plastique parfaite un squelette.
L’arrivée des enfants et la joie d’être mère ne l’empêchent pas d’être toujours une femme rejetée. Être juste mère dira-t-elle. Et quand elle évoque une séparation, une autre forme de violence apparaît, celle liée à l’utilisation des enfants, le chantage, la menace de les lui enlever. Les enfants sont témoins des violences :
Rien ne l’arrête.
Pas même la présence d’un enfant.
Si jeune.
Pas même SES enfants,
Témoins de sa violence.
Survient un début d’explication du comportement de son mari : Il s’appuie sur le modèle de son père. En effet, certains enfants reproduisent la violence, car c’est l’unique modèle de communication qu’ils connaissent.
Raisons du comportement qu’elle développe plus tard dans un passage fondamental du recueil, passage écrit après son départ, un moment de bascule, la reprise en main de sa vie qui lui permet d’avoir des clés de compréhension :
[…] Tu es l’enfant entaché
Victime d’un père éméché,
Qui n’accepte que ses idées,
Instaure la crainte pour s’imposer,
Sans place pour aimer la femme épousée.
[…] Un foyer où le silence a régné,
Où le soirées étaient écourtées
Par ses humeurs incontrôlées,
Où la vie sociale était écartée.
L’un des rares poèmes écrit en vers, avec toujours les mêmes rimes en é. A l’inverse de la plupart écrits en vers libres, ce qui peut signifier une liberté de parole, celle d’exprimer ses sentiments.
Les rimes sont utilisées au moment où elle s’adresse à son agresseur. Serait-ce sous-tendu par un besoin de rigueur, le besoin d’un cadre ou à la solennité du moment ? Ces pages revêtent en effet une importance vitale. Emmeline Briet comprend l’incompréhensible, dit l’indicible. C’est sans doute le signe qu’elle se reconstruit, se restructure. Les rimes font office de tuteurs.
Le recours à la violence psychologique afin de la rabaisser, ignare, rabat joie, de l’humilier, de susciter une mauvaise opinion d’elle-même, s’amplifie :
Se sentir si mal.
Si banale.
Si nulle.
Si insatisfaisante.
Sans intérêt.
Sans classe.
Sans goût.
Elle culpabilise, se sent responsable de la situation, cherche à comprendre. Survient une période de réconciliation :
Le calme.
Rassurée.
Un nouveau départ.
Une nouvelle espérance.
L’espoir du bonheur
[…] J’entrevoie un arc en ciel.
J’entrevoie le soleil.
J’entrevoie le ciel bleu.
Le cycle de la violence est complet : climat de tension, crise, justification, lune de miel.
Nous assistons à une escalade de la violence. La peur s’installe au fil des pages, et avec elle les métaphores liées à la nature qui se déchaîne, comme si les violences conjugales s’apparentaient à un dérèglement climatique, symbole de celui du climat familial, par exemple : le vent, la grêle, la tornade de rage, la tempête, le tourbillon, le vent de folie :
« La tempête fait rage.
Les mots sifflent comme le vent.
Les larmes ruissellent sous la pluie battante
et cinglante des émotions.
La peur de ce climat inhabituel.
[…] Cette pluie qui dure.
Qui ravage tout sur son passage.«
« Je sais que la violence de la tempête va m’aveugler ; Je suis tétanisée. »
Ces violences multiples entraînent la peur de sombrer et l’envie de mourir doublées malgré tout chez l’autrice, d’une formidable force de continuer à avancer.
Il y a les violences psychologiques et verbales, minimisées par l’agresseur afin de ne pas se sentir responsable et refuser d’admettre l’existence de mauvais traitements, par exemple :
Dénigrement à mon égard. Simple humour.
Les réflexions faites en public :
Des moqueries
Devant une assemblée
Qui prend ses paroles
Pour une plaisanterie.
On observe la violence économique ; il lui prend son argent :
Mon héritage sur son compte.
Si vexée devant le banquier.
Il use du recours à l’intimidation :
Il lance jusqu’à la casse,
Encore, et encore,
Ces petits biens auxquels je tiens.
Il invoque le privilège masculin : l’homme est le seul apte à prendre toutes les décisions importantes, ce qui a pour conséquence d’annihiler la capacité de jugement de la victime et de mettre en cause son sens critique. Le doute s’installe. Son équilibre psychique est interrogé. L’agresseur fait croire à la victime qu’elle souffre de folie :
« Une décision seule
Et mon discernement mis en cause
Par une fragilité évidente »
« Des reproches devant toute initiative. »
Il met en place un contrôle coercitif :
Épiée.
Surveillée.
Affaires fouillées.
Chaque décision contrôlée.
Il recourt à l’isolement :
« Il se sent abandonné
A chaque activité.
Me retenir près de lui.
Évincer mon entourage. »
« Et nous obliger à partir, Dès qu’un cercle s’installe autour de nous. »
Il veut limiter sa participation aux activités extérieures. L’objectif de l’agresseur est de surveiller qui la victime voit, avec qui elle parle :
Des dénigrements face aux nouvelles amitiés,
Qui deviennent de mauvaises fréquentations.
La famille déménage. Les repères s’envolent, il l’éloigne et la coupe de ses ami.e.s :
Et au moment d’arriver
Il décide de repartir !
Avant ces retrouvailles attendues !
Seule la famille de l’agresseur compte. La famille est dysfonctionnelle et le rapport avec la belle-mère compliqué :
« Je la sens perdue,
Entre son cœur de femme et son cœur de mère,
Entre femme et mère de monstre. »
« Une mère qui adule l’aînée au détriment du benjamin.
Une mère qui me voit en concurrente. »
La mère de monstre n’est pas seulement complice de ces violences, elle y participe.
Et tout a basculé
Quand ta mère nous a reproché
De vivre éloignés.
Quand elle m’a accusée
D’avoir tout gâché.
Vient une nouvelle escalade dans la violence : les bousculades, le rapport de domination physique. Évidemment le rapport de force est inégal :
Je sens les liens se resserrer sur mes frêles poignets
Pour m’empêcher de fuir.
Ses mains saisissent mon visage
Pour m’imposer son regard.
Ses bras musclés bousculent ma fine silhouette.
Sont également présentes les violences sexuelles :
Refuser ses avances.
Attiser sa colère.
[…] A ses yeux je me prive. A ses yeux je dois aimer.
Un objet.
Il lui impose des rapports :
Puis tu m’as imposé
De façon répétée
Ce que je t’ai refusé.
[…] Tu te sentais frustré.
Tu ne m’as pas respectée,
Et ces gestes sont condamnés
Par le pays où nous sommes nés.
Face aux violences psychologiques :
Je cède.
Le prix de la tranquillité.
Un prix sans cesse en ascension.
Il faut noter que l’augmentation du seuil de tolérance tend à la normalisation des violences. Mais elle est consciente que cette situation n’est pas normale :
C’est l’homme qu’elle doit aimer qui est si méchant.
[…] J’essaye d’en parler.
Personne pour m’écouter.
Elle doute d’elle, de son propre ressenti, oscille entre des sentiments contradictoires. Elle est totalement sous emprise. L’agresseur entretient cette confusion en émettant des messages contradictoires :
Me rassurer
Me rassurer sur la chance de notre vie.
Me rassurer.
Chasser mes doutes.
M’accorder du temps près de mon entourage.
M’encourager.
Et me détruire dès que la porte se ferme.
Il lui fait croire que tout est de sa faute. Ce qu’elle a longtemps pensé d’ailleurs :
J’ai tant pensé
Que la responsabilité
De cette vie piétinée
Était liée
A mon enfance malmenée,
A mon désir d’être écoutée,
A mon désir d’être câlinée
Que de fautes et d’accusations j’ai porté
A chaque fois que je me suis regardée.
J’ai perdu ma dignité.
Cet homme est décrit comme un prédateur, la victime comme la proie. Et pourtant :
C’est le père de ses enfants.
C’est le voisin charmant.
C’est le copain charmeur.
C’est l’ami discret.
Le collègue si gentil.
Le fils aimant.
Le cousin marrant.
Le parrain moderne.
Rappelons qu’il n’existe pas de profil type d’homme violent. Et cependant, tout le vocabulaire utilisé par l’autrice pour décrire son agresseur relève de l’animalité et de la monstruosité.
Des heures que ses cris m’abrutissent.
Chaque parole est une gifle.
Il boit le poison qui le rend encore plus effrayant.
Dès que le sommeil m’enveloppe, il rugit.
Il est comme le prédateur attendant que sa proie cède.
Je vois ses poings s’abattre sur le mur laissant une trace
de cette terrible nuit.
[…] Le loup plante ses crocs sur la brebis.
Cette description est le pendant de la propre déshumanisation de la victime, de sa négation, chosification et animalité :
« Je ne suis plus moi.
Je suis celle qu’il a dessinée. »
« Un objet décoratif.
Un pion à sa merci.
Sa poupée.
Son défouloir.
Son image. »
« Il voit un loup en moi alors que c’est lui qui me dévore. »
Les références aux contes de fées, La Belle et la Bête, Blanche-Neige, ou à un écrit comme La Chèvre de Monsieur Seguin présentes dans le poème introductif réapparaissent, ainsi que l’impression d’être en plein film d’horreur. L’homme se métamorphose non seulement en animal mais aussi en monstre, en tortionnaire, en bourreau, en dragon.
Les torture utilisées sont la privation de sommeil et sont vécues comme des interrogatoires :
Je suis l’innocente usée par des mois d’interrogatoires,
Interminable…
J’avoue.
La satisfaction l’éloigne.
Et je suis laissée pour morte.
Surgit une autre allusion à un conte de fées, cette fois-ci Le Petit Poucet.
Il me piste.
Il ramasse un à un les cailloux que j’ai semé.
[…] Je m’enfonce vers le fonds du puits.
[…] Je suis l’ombre de moi-même.
Il la suit sans se faire voir, il piste sa proie. Le loup se transforme en lion, qui comme un chat joue avec sa victime, une victime qui court à sa perte, se noie.
L’agresseur est aussi comparé à une hyène, à un chien tapi prêt à mordre, à Une bête. Il flaire le changement, au masque d’agneau sur la gueule du loup, à un taureau prêt à charger, à un vautour.
Quant à la victime, elle est réduite au statut d’objet qui doit rester en possession de son agresseur :
Un objet.
Un objet abandonné sur l’étagère et brisé.
Voilà ce que je suis.
Remplacé depuis des années
Mais qui doit rester à sa place,
Tel un trophée.
Convoité, il retrouve un succès
Lié au désir de posséder.
Un objet à qui il a avoué, tel un adolescent, sa conquête.
Le violentomètre

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Source : Centre Hubertine Auclert
Abordons maintenant la présence des éléments déclencheurs dans la vie de la victime : la rencontre et la compréhension, voire la lente acceptation de son statut de victime de violences conjugales.
Le premier, la rencontre :
A ce moment-là le temps s’est arrêté.
[…] L’environnement s’est évanoui.
Il ne restait que toi.
La rencontre dont il est question dans le passage du recueil que j’ai qualifié de fondamental. En effet, tout est dit sur son importance, le miroir inversé des relations avec le mari :
Comment me reprocher
D’avoir rencontré
Un homme attentionné
Qui sait me parler
M’écouter
M’enlacer
Me câliner
M’accepter
M’admirer
Qui a ouvert un pré
De nouvelles possibilités,
Qui a dessiné
Un horizon recherché
Où la tendresse est appréciée,
Où la gentillesse est acquiescée,
Où le respect est d’actualité,
Où réside la sensualité,
Où le bonheur d’exister
Prend un tour inespéré ?
Cet être aimé prend de plus en plus d’importance au fur et à mesure des pages, il prend corps, prend place. Sa présence s’avère cruciale, vitale au sens propre du terme. Il atténue Le sentiment d’avoir été placée ici par erreur, un sentiment déjà éprouvé lorsque nous avons constaté la réaction de l’autrice vis-à-vis du mariage.
Il lui redonne l’estime de soi, lui fait entrevoir une autre vie possible, fait souffler un vent de liberté :
Je suis une femme aimée.
Je suis valorisée.
J’ai repris confiance et
Je suis libérée
Des chaînes de mon passé.
Il rend envisageable, voire possible la fuite du domicile conjugal, un nouveau départ et une reconstruction.
Je sens cette autre vie me tendre les bras.
Je sens les caresses refuser la violence,
Refuser cette survie.
[…] Je prépare ma fuite.
Je sais que c’est toi qui me délivreras.
Je ne sais pas quand je me déciderai.
Tourner la page c’est difficile.
Une présence vitale en effet, car continuellement harcelée, menacée, la victime est en danger de mort. Le désir de mourir devient omniprésent, lié à la peur, au désir que cet enfer cesse. Ce qui la retient de passer à l’acte sont ses enfants et l’homme aimé.
Le suicide forcé est désigné comme l’angle mort des violences conjugales. L’article 9 de la loi n°2020-936 visant à protéger les victimes de violences conjugales l’a fait entrer dans le Code pénal. Il est reconnu comme circonstance aggravante du délit de harcèlement moral au sein du couple.
Le deuxième élément déclencheur est la prise de conscience d’être une victime. Elle parle, se confie et elle est enfin écoutée :
Mes confidents me guident vers la réalité.
Le mécanisme de défense est explicité :
Ma mémoire a jeté le pire pour tenir.
Je suis confrontée à ce que je suis
[…] Mes yeux imploraient si souvent.
Le réconfort du bourreau, Et mon esprit refusait de me faire voir,
Ce que je suis
Victime.
Le mot est prononcé. La reconnaissance de son statut est essentielle. Verbaliser va lui permettre de reprendre sa vie en main, de redevenir maîtresse de ses décisions, de s’informer, de s’approprier les outils, de porter plainte, de partir du domicile conjugal, de réagir aux décisions de justice (d’injustice), de se reconstruire, de construire une relation et d’être en mesure d’aider d’autres femmes victimes.
Cette prise de conscience est douloureuse, elle s’accompagne de questionnements incessants, de culpabilité :
« Je m’en veux encore, de ne pas avoir fui,
Dès les premières Alertes,
De ne pas avoir protégé mes enfants,
De l’avoir laissé me démolir,
[…] Incompréhension.
Difficile de réaliser,
D’admettre que j’ai vécu cette histoire. »
La roue du pouvoir et du contrôle (d’aprés Duluth)

Source : Déclicviolence.fr
Cette compréhension lui donne la possibilité d’analyser la situation, de s’adresser à son agresseur qui lui a demandé de se livrer :
Je ne sais pas si tes yeux vont se poser
Sur ces lignes,
Mais j’ai essayé
De vider
Ce que j’ai encaissé
Pendant des années.
La prose succède un temps aux vers, elle documente la situation. Le premier Message à mon entourage est pour Emmeline Briet l’occasion d’expliquer que la violence contre les femmes est un problème mondial, que c’est le problème auquel elle est confrontée. Un mot. Violence. Un mot qui se heurte au tabou. Contrairement à ce que son mari voulait lui faire croire, elle ne souffre pas de dépression. Quelque chose cloche chez lui. Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, elle ouvre le lien : https://arretonslesviolences.gouv.fr/besoin-d-aide/violences-au-sein-du-couple et s’aperçoit que c’est son quotidien qui est décrit. Ce site. Une manière de reconnaître mon calvaire De mettre des mots sur ma douleur. De me donner du courage. De sortir de ce tourbillon effrayant. Cette roue infernale. Elle suivra à la lettre les conseils donnés et composera le 17 devant le cri de mon enfant… pour aller de désillusions en désillusions. Nous avons déjà parlé de la réponse faite par le 17, mais la réponse de la justice se révélera tout aussi inadéquate.
Seule.
Pas de passage devant le juge.
Abandonnée par la justice.
[…] Histoire banalisée.
Minimisée.
Ce Message à mon entourage préfigure le départ du domicile conjugal sans les enfants.
Ma décision est prise.
Je pars avec une valise
Avant que je ne m’enlise
Brisée sans mes enfants chéris.
Pas de destination précise
Juste un pari, celui de rester en vie.
Le début de la reconstruction s’avère parsemée d’embuches, de souffrances, entachée de culpabilité vis-à-vis de ses enfants, entravée par la pression exercée par son agresseur, même une fois partie. Mais il est aussi synonyme d’amitié solide, de sororité.
Survient un autre poème dont les vers sont rimés en age et oir. Un seul vers ne respecte pas ces rimes, le mot qui le termine est effroi, l’omniprésence de la peur ? Le texte décrit les conditions et les raisons de sa fuite du domicile conjugal. Ces rimes répondent-elles au besoin de s’appuyer sur un pilier, de la nécessité d’une structure, au combat pour rester droite ?
Le second texte en prose intitulé Réflexions aborde le sujet de la violence sexuelle.
Après avoir redit l’importance de Relire et réaliser que je suis aussi cette victime : http://stop-violences-femmes.gouv.fr/Suis-je-concernee.htm, elle sait aujourd’hui qu’elle est aussi victime dans sa vie intime », synonyme d’une autre prise de conscience.
Pour accéder à cette page, l’adresse actuelle du lien est : https://arretonslesviolences.gouv.fr/besoin-d-aide/violences-au-sein-du-couple
Les poèmes abordent la douleur d’être séparée de ses enfants, le besoin d’être prise en charge, son épuisement, la mémoire traumatique, l’emprise que continue à exercer son conjoint.
La question de la parentalité exercée par un homme violent est posée :
Maintenir la même scolarité
Garder le lien paternel
Bonne ou mauvaise décision ?
Sont-ils protégés ?
Des repères maintenus
Mais loin de moi
Que deviennent-ils
Entre les mains qui se transforment en griffes ?
Un mari violent est un père dangereux soutient Édouard Durand, alors juge des enfants à Bobigny dans un article paru dans Le Monde du 23 novembre 2019. Pour lui l’exercice de l’autorité parentale doit être retiré au père non seulement en cas de féminicide, mais aussi en cas de violences conjugales. Pour lui, « si les pères violents parviennent à garder leur autorité parentale c’est parce qu’« on a tendance à séparer ce qui se passe dans le conjugal et dans le parental. Comme si la violence dans le couple n’avait pas d’incidence sur la famille, ce qui est irréaliste ».
Des anges témoins de l’ombre
Qui cachent le huis clos.
Des anges souffrant à cause du monstre.
Des anges victimes invisibles
Utilisés pour me nuire.
Des anges victimes des mots,
Des scènes,
De l’humiliation aux bris d’objets.
Leurs jouets,
Leurs dessins,
Ont eu le même destin que mes effets.

Source : https//www.violencesconjugales-enfants.fr/comprendre/
Voir aussi : Les enfants exposés aux violences
Source : Déclicviolence.fr
Par ailleurs, Si le conjoint joue le rôle de victime des coups et de la violence verbale, l’enfant joue celui « d’un enfant qui a peur pour sa mère (ou son père) », « d’un enfant qui perd sa mère (ou son père) », « d’un enfant qui souffre pour sa mère (ou son père) écrit Sokhna Fall, Vice-Présidente de l’Association Mémoire traumatique et victimologie dans son article Mauvais conjoint, bon parent ? publié sur le site Mémoire traumatique et victimologie.
Tu souffres face à cette situation.
Tu souffres de l’éloignement.
Tu souffres pour moi.
Je culpabilise quand je m’éloigne.
J’ai mal de voir mon fils témoin et protecteur
Souffrir encore.
L’autrice aborde les conséquences des violences conjugales, l’une d’entre elles étant la mémoire traumatique :
Je réalise que la destruction est immense
Que la souffrance est ancrée
Au plus profond de moi,
Qu’il faudra des années
Pour me rétablir,
Pour chasser la peur,
Pour ne penser qu’au bonheur.
Muriel Salmona, psychiatre écrit dans La mémoire traumatique en bref publié sur sur le site Mémoire traumatique et victimologie : La mémoire traumatique, trouble de la mémoire implicite émotionnelle, est une conséquence psychotraumatique des violences les plus graves se traduisant par des réminiscences intrusives qui envahissent totalement la conscience (flash-back, illusions sensorielles, cauchemars) et qui font revivre à l’identique tout ou partie du traumatisme, avec la même détresse, la même terreur et les mêmes réactions physiologiques, somatiques et psychologiques que celles vécues lors des violences.
Je voudrais tant dormir sans cauchemar.
Je voudrais tant effacer les flashs de cette vie
Qui assombrissent mes journées.
Ils s’infiltrent dans les moments heureux.
Sans prévenir.
Ils me giflent.
Me poussent à terre.
Me piétinent.
Je souffre tant.
Le conjoint continue d’exercer son emprise en utilisant une multitude de stratégies :
Je sais que ça ne va pas cesser,
Qu’il fera tout pour me détruire
Moralement,
Financièrement.
En quelques coups de mots
Il me le fait comprendre.
M’user avec le planning
Me déstabiliser avec l’administratif.
Tout faire pour préparer sa nouvelle vie
En réduisant mes économies
De façon habile.
Me menacer sur ma future vie
En faisant du chantage affectif.
Notons la présence d’un autre poème dont les vers se terminent tous avec des rimes en on, avec la présence de beaucoup de mots se finissant en ion. Ion comme destruction, terme qui n’est jamais prononcé mais qui est le sujet du texte.
Ses mots cognent comme des bâtons
[…] Le revoir c’est retourner à la mauvaise station.
[…] Je suis dans une dimension
Où la dépression
Agit comme une strangulation
Dès que je suis près du dragon.
Paradoxalement, utiliser ces mots pour dire sa détresse et sa colère est le signe que le processus de reconstruction est en place. Rester, c’était mourir, le seul moyen de survivre était de partir.
Les conditions de sa reconstruction, de sa renaissance sont de pouvoir refaire confiance, de se retrouver dans les bras réconfortants de l’homme aimé, d’être avec ses enfants et d’être écoutée et comprise en échangeant avec d’autres femmes dans la même situation.
Ces femmes sur ma route
Qui ont pris ses coups.
Ces femmes insultées
Qui m’apportent les clés.
[…] Elles seules entendent
Ma souffrance
Mon courage,
Et la réalité
D’être confrontée
A la difficulté
De s’exprimer
Sur un sujet évité,
Par notre société.
Un système que l’autrice a déjà dénoncé, lui reprochant de n’apporter :
[…] aucune solution concrète.
[…] Pas de logement.
[…] C’est si dur de frapper à toutes les portes
De se voir freiner
Alors qu’il m’ait jeté à la figure mon statut de victime,
De femme violentée,
D’enfants victimes,
Oubliés par notre société.
Les prises de position et les décisions des représentants de l’ordre, de la justice, des médecins, de ceux censés représenter la loi, la société, supposés vous protéger, sont déterminantes dans cette reconstruction.
Sujet tabou.
Violences au sein d’un couple.
Une mare éveillée par un caillou
Que même un médecin minimise,
Que même un avocat banalise.
Un représentant de l’ordre prend parti,
Trouve des excuses
Et s’imagine qu’étant donné notre place dans la société,
Tout va s’arranger.
Un autre a même une réflexion
Qui ne laisse aucun doute sur l’idée qu’il se fait
De la femme.
Un objet.
Force est de constater que la réponse de la société n’est guère à la hauteur des préjudices subies par une victime de violences conjugales, une réponse qui reflète tous les préjugés et l’incohérence face aux politiques publiques mises en place sur le sujet.
La lettre qu’elle adresse au Substitut du Procureur témoigne de son incompréhension et de sa révolte face à la décision de justice : une médiation pénale. Le procureur de la République peut proposer une médiation pénale quand une infraction de faible gravité a été commise. Elle permet d’éviter un procès et favorise une solution amiable entre les parties pour réparer le préjudice de la victime tout en responsabilisant l’auteur de l’infraction, peut-on lire sur le site Service-Public.fr.
Pour l’autrice, cette convocation est un décalage ENORME entre tout ce que j’ai entendu à SOS femmes, lu sur les sites du gouvernement dédiées aux femmes et ce que les spécialistes s’accordent à écrire.
Rappelons qu’au moment des faits, la loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants, alors en vigueur autorisait cette médiation.
La loi n° 2020-936 du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales a modifié le 5° de l’article 41-1 du code de procédure pénale : En cas de violences au sein du couple relevant de l’article 132-80 du code pénal, il ne peut pas être procédé à une mission de médiation.
La dernière partie du recueil s’apparente à un passage, le passage de l’ombre à la lumière, de la peur à un sentiment de sécurité, de victime à aidante, à « sachante » :
Tu es victime de violence conjugale.
Tu es inquiète à l’idée de partir.
Tu culpabilises.
Tu penses que ça s’arrangera.
Que tu ne t’en sortiras pas.
Je sais…
Je suis passée par là.
La seule personne qui peut changer,
C’est toi.
Le courage dort au fond de toi.
Tu peux compter sur moi.
La lettre qu’elle adresse au Procureur de la République procède de cette même démarche « Je sais… Je suis passée par là« .
Il est nécessaire que je vous fasse part des conditions de la médiation pénale qui m’ont été infligées pour protéger les victimes qui auront la malchance de se retrouver en médiation pénale. Et de dénoncer l’attitude inqualifiable du médiateur, son ignorance du sujet, son parti pris « en tant qu’homme », qui lui fait part de la qualité de sa prose en la trouvant un peu sombre, qui place la victime en coupable qui l’a bien cherché. Du délire…
Un conseil Monsieur Le Procureur : que les médiateurs qui traitent ces dossiers soient des intervenants informés sur la violence conjugale, de la rencontre à l’escalade des violences, violence rythmée par le cycle des 4 phases.
L’homme détesté laisse peu à peu la place à l’homme aimé. Ce dernier remplit son univers, il est resté malgré tout, elle lui doit la vie.
Sans toi je n’aurais pu sauter le pas,
Sans toi je n’aurais jamais survécu à cet enfer.
Une reconstruction qui n’est guère linéaire et que le dernier poème décrit si bien :
Je me sens tellement bien.
Je me sens tellement mal.
Je me sens si joyeuse.
Je me sens si triste.
Je sens mon cœur si léger.
Je sens mon cœur si lourd.
Ce recueil fait l’office d’une chambre à soi, d’un espace protégé de l’emprise du bourreau. Une question de vie ou de mort.
Je conclurai en parlant de la photo de couverture qui, à mon avis, peut s’interpréter de deux manières. En effet, nous pouvons y voir une main agrippée aux griffures et aspérités du mur blanc pour éviter de tomber, de sombrer, de s’effacer complètement, de descendre définitivement l’escalier. Ce mur blanc : un tableau effacé ?
Mais pourquoi ne pas tenter d’y voir aussi aussi une main qui réapparaît après avoir été effacée, une femme qui reprend sa vie en main, qui peut écrire sur ce mur blanc symbolisant des pages vierges, un mur lumineux. Une femme qui remonte la pente. Ce mur blanc : un espace d’écriture pour décrire un vécu plein d’aspérités, de griffures ?
Un instantané du processus de la reconstruction ?
Une écriture poétique qui se révèle autant un écrit documentaire qu’un témoignage essentiel. Une leçon de courage.
Le Portail de ressources multilingue pour toutes les victimes de violences conjugales en France et les professionnels qui les accompagnent
Women for Women France
EVFH (Écoute violences femmes handicapées)
VOUS ÊTES OU AVEZ ÉTÉ VICTIME DE VIOLENCES PHYSIQUES, SEXUELLES OU PSYCHOLOGIQUES
Parcours-victimes : site d’aide pour les victimes de violences
Les études de l’Observatoire
Observatoire des violences envers les femmes
Un abri qui sauve des vies
La première association d’hébergement citoyen dédiée à la protection des victimes de violences conjugales et intrafamiliales.
LOI n° 2019-1480 du 28 décembre 2019 visant à agir contre les violences au sein de la famille
LOI n° 2020-936 du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales
Modifie le 5° de l’article 41-1 du code de procédure pénale : En cas de violences au sein du couple relevant de l’article 132-80 du code pénal, il ne peut pas être procédé à une mission de médiation.
Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul)
Violences conjugales
Service-public.fr
La lutte contre les violences faites aux femmes : état des lieux
Vie publique, Dernière modification : 28 juin 2024
Plan rouge vif – Améliorer le traitement judiciaire des violences intrafamiliales
Émilie Chandler ; Dominique Vérien
Premier ministre ; Ministère de la Justice
Direction de l’information légale et administrative, 22 mai 2023
Guide 2021 – Lutte contre des violences conjugales
Justice.fr (Portail des cours d’appel)
Grenelle contre les violences conjugales. Les 10 mesures phares du ministère de la Justice 2 ans après
Ministère de la Justice
Les femmes, premières victimes des violences conjugales
Insee
Les violences conjugales enregistrées par les services de sécurité en 2023
Ministère de l’Intérieur, 6 novembre 2024, Mis à jour le 18 février 2025
L’ampleur de la violence faite aux femmes dans le cercle conjugal
Statista
Violences et rapports de genre. Enquête sur les violences de genre en France
Sous la direction de Elizabeth Brown, Alice Debauche, Christelle Hamel et Magali Mazuy
Ined Éditions, Grandes Enquêtes | 8, 2020, 528 p.
Violences conjugales
Page rédigée par le Dr Muriel Salmona, août 2010
Mémoire traumatique et victimologie
Tout ce que vous voulez savoir sur la violence conjugale
SOS Violences conjugales (Site canadien)
Violence conjugale : pourquoi la notion de « contrôle coercitif » pourrait produire plus de justice
Evan Stark, Professeur émérite, sociologue, Rutgers University
Andreea Gruev-Vintila, Maîtresse de conférences HDR en psychologie sociale, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
The Conversation, 15 novembre 2023
Le contrôle coercitif. Le vrai visage de la violence conjugale
contrôle coercitif (Site canadien)
Repérage des femmes victimes de violences au sein du couple. Recommandation de bonne pratique
HAS (Haute Autorité de Santé), Date de validation : 10 décembre 2020, Mis en ligne le 23 novembre 2022
Violences conjugales. Garantir la protection des femmes victimes et de leurs enfants tout au long de leur parcours – Rapport n°2020-09-22 VIO-43
Brigitte GRESY, Présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes ; Édouard DURAND et Ernestine RONAI, Co-président.e de la commission « Violences » ; Marion MURACCIOLE, rapporteuse ; Léa TEXIER, Ana-Clara VALLA, stagiaires
HCE (Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes), 9 octobre 2020
Existe-t-il des profils types d’auteurs de violences conjugales ?
Eric Macé, Professeur de sociologie, UMR Centre Emile-Durkheim, Université de Bordeaux
The Conversation, 8 avril 2024
Les dimensions genrées des violences contre les partenaires intimes : comprendre le sens des actes et le sens de la peine pour les auteurs afin de mieux prévenir et réduire ces violences
Éric Macé (dir.)
IERDJ (Rapports de recherche), 2024
Méfiez-vous (aussi) des hommes parfaits : réflexion sur les stratégies des agresseurs
Nora Avjin Goffre, Sociologue à l’université de Rennes 2, Université Rennes 2
Christelle Hamel, Sociologue, spécialiste de l’étude des violences contre les femmes et des discriminations, Ined (Institut national d’études démographiques
The Conversation, 4 mai 2025
Violences conjugales : et si l’on cessait de considérer les victimes uniquement comme « publics vulnérables » ?
Sandrine Dauphin, Docteure en sciences politiques, directrice de projet, Ined (Institut national d’études démographiques)
The Conversation, 23 novembre 2023
Paradoxes du travail social au sein des associations de lutte contre les violences conjugales
Elisa Herman
Informations sociales, 2012/1 n° 169, pp. 116-124
La responsabilisation des auteurs de violences conjugales à l’épreuve de leurs stratégies de contestation des décisions pénales
Marine Delaunay
Déviance et Société, 2023/3 Vol. 47, pp. 401-433
Quelle prise en charge pour les auteurs de violences conjugales ? D’un arsenal répressif à un accompagnement dans la durée
Caroline Helfter
Informations sociales, 2007/8 n° 144, pp. 74-83
Les enfants face au risque de reproduction des violences conjugales
Claire Metz, Anne Thévenot
Slate, 4 septembre 2019
Suicides forcés : l’angle mort des violences conjugales
Anthony Lesme
Blast, 2 août 2024
Vidéo. Suicide forcé des femmes : enquête sur un fiasco français
Anthony Lesme
Blast, 2 août 2024
Violences conjugales : faut-il reconnaître les suicides forcés ?
Rozenn Le Carboulec
Slate, 21 janvier 2020
« Se réparer, se reconstruire, après des violences conjugales. Ce que les femmes en disent »
Vie féminine, 2022, 60 p.
Voici comment vous pouvez agir contre les violences conjugales
Alison Gregory, Research Fellow, University of Bristo
The Conversation, 10 mars 2020
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