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« Je ne sais pas pourquoi, être juive pour moi n’est pas une question. C’est une évidence. Bien plus que le rapport à la sexualité. Je n’ai pas d’ambivalence sur l’appartenance à cette culture et à cette famille » explique Judith Butler à Libération 1.
Plutôt que de se taire ou de ne plus s’identifier comme juive, Judith Butler a choisi la critique de la politique de l’État d’Israël.
D’ailleurs, plutôt que de se taire ou de ne plus s’identifier comme juive, Butler, en profond désaccord avec la politique de l’Etat d’Israël, a choisi la critique. Elle prône la nécessaire différenciation entre juifs et Israéliens, de façon à appuyer une critique ne remettant pas en cause, selon elle, la survie des Juifs dans le monde, à l’opposé de ce voudrait faire croire l’accusation d’antisémitisme 2.
Pour Judith Butler, les Israéliens, victimes de l’extermination devenus à leur tour bourreaux, sont les mieux à même de faire cesser ce processus. Elle estime qu’ils possèdent le levier d’action pour instaurer une paix universelle. « Les prises de position des intellectuels américains […] sont actes de langage dans la mesure où elles s’efforcent d’interrompre la chaîne d’itérabilité instaurée par les mauvais traitements infligés aux Palestiniens. » écrit Perrine Simon-Nahum 3.
« Sa position d’intellectuelle juive soutenant le peuple palestinien la fait passer « pour antisémite, ennemie d’Israël » 4, accusation dont elle a fait l’objet en Allemagne lors de la remise du Prix Adorno en 2012.
Elle estime qu’être qualifiée d’antisémite est « l’insulte la plus douloureuse » et vit comme « une véritable blessure d’être désignée comme complice de la haine des juifs ou d’être définie comme ayant la haine de soi » explique-t-telle à Mediapart 5. Elle précise que, descendante de juifs européens, toute la famille de sa grand-mère a été anéantie dans un petit village au sud de Budapest. Elle relate que ses parents étaient engagés dans des organisations sionistes. Très jeune, on lui a enseigné le sionisme à la synagogue. Ses parents, tout comme elle adolescente, militaient pour la reconnaissance des droits civiques. Formée à la philosophie à travers la pensée juive, ayant eu comme mentor le rabbin Daniel Silver, elle a acquis de solides fondements éthiques sur la base de la pensée philosophique juive. Elle a appris, notamment, à réclamer que la souffrance soit soulagée et qu’il n’était pas acceptable de garder le silence face à l’injustice.
Elle estime qu’être qualifiée d’antisémite est « l’insulte la plus douloureuse » et vit comme « une véritable blessure d’être désignée comme complice de la haine des juifs ou d’être définie comme ayant la haine de soi ».
Longtemps, Butler s’est définie comme une juive progressiste ou juive laïque. Son détour par la politique l’a forcée à prendre position, position rendue publique à la suite du différend avec le président de l’Université de Harvard, Lawrence Summers, à propos de l’appel au boycott d’Israël par les universités américaines en septembre 2002. Dénonçant la pétition dans laquelle il voyait une manifestation du développement de l’antisémitisme, car certains professeurs et intellectuels remettaient en cause de façon virulente la politique menée par l’État israélien, Lawrence Summers reçut une réponse de Judith Butler publiée dans la London Review of Books du 21 août 2003 intitulée « Non, ce n’est pas de l’antisémitisme » explique Perrine Simon-Nahum 6 .
Dans un discours prononcé le 14 avril 2010 7, devant les étudiants de l’université de Berkeley, elle se présente comme enseignante juive de cette université, membre du comité consultatif de « Jewish Voice for Peace », de celui de l’ONG « Faculty for Israeli-Palestinian Peace », du Tribunal Russell sur la Palestine et du Conseil d’Administration du Théâtre de la Liberté de Jénine. Ce discours appelait au retrait des fonds investis par l’université de Californie aux firmes General Electric et United Technologies fabriquant des avions ayant bombardé et tué des civils palestiniens, faits dénoncés par Amnesty International et Human Rights Watch. Elle précise bien qu’il ne s’agit pas de supprimer tout financement envers des entreprises faisant des échanges commerciaux avec Israël.
Elle soutient d’une manière très spécifique la campagne internationale Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) en :
– s’opposant aux investissements dans des entreprises qui fabriquent des équipements militaires dans le seul but de démolir des maisons,
– Ne donnant pas de conférences dans des institutions Israéliennes à moins qu’elles ne prennent une position ferme contre l’occupation,
– N’acceptant aucune des factions ou versions du BDS discriminant les individus sur la base de leur citoyenneté nationale.
Elle juge que le BDS est le plus grand mouvement civique politique non-violent, visant à établir l’égalité et les droits à l’autodétermination pour les Palestiniens 8.
Judith Butler juge que la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) est le plus grand mouvement civique politique non-violent, visant à établir l’égalité et les droits à l’autodétermination pour les Palestiniens.
Est-il si étonnant que la réflexion de J. Butler se soit élargie à d’autres domaines que le genre, les vies dignes d’être pleurées ou la vulnérabilité ? D’ailleurs, son intérêt pour le conflit israélo-palestinien n’est-il pas lié à cette dernière problématique ? Elle confie dans une interview donnée à Sylvain Bourmeau en 2013 9 : « Je dirai qu’il y a un fil conducteur entre mes travaux antérieurs qui mettaient l’accent sur le fait que les vies disparues à cause du Sida étaient dignes de deuil. […] Après le 11 septembre, le gouvernement américain a pris conscience du fait qu’une population étrangère était une population que l’on pouvait perdre, une population que l’on pouvait détruire et en toute impunité. » Selon elle, dans les médias, il en est de même pour la population palestinienne. Et d’ajouter, en réponse aux questions d’un journaliste de Libération 10 : « Je continue à travailler sur le genre et la sexualité, sur la filiation et l’homoparentalité. Et je pense qu’il faut faire de toutes ces causes des questions de justice sociale, […] et donc bâtir des alliances avec d’autres mouvements sociaux […]. Aux États-Unis, nombre de militants impliqués dans la politique queer se trouvent engagés […] pour la défense des minorités. Ces alliances sont devenues essentielles. »
« Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme »
Son ouvrage « Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme », paru en 2013 chez Fayard, aborde les sujets de réflexion suivants :
- comment endosser sa judéité en imaginant un «post-sionisme» tout en refusant d’appuyer le sionisme et la politique de colonisation menée par l’État israélien ?
- Comment récuser la politique de l’État d’Israël sans verser dans l’antisémitisme ?
- Comment penser à la fois avec les peuples juif et palestinien ?
- Comment ne pas omettre les souffrances des deux peuples ? 11
L’objectif de Judith Butler formulé dans son livre est de parvenir à montrer l’existence « de ressources juives susceptibles d’être mobilisées pour une critique de la violence de l’État, une critique de l’assujettissement colonial des populations, de l’expulsion et de la dépossession », et ainsi arriver à « démontrer qu’une critique juive de la violence d’État israélienne est au moins possible, sinon, d’un point de vue éthique, obligatoire » 12. Sa réflexion s’appuie donc sur des personnalités majeures de la pensée juive du XXe siècle comme Hannah Arendt, Walter Benjamin, Emmanuel Levinas, Primo Levi mais également Martin Buber, Franz Kafka, Franz Rosenzweig, sources qui lui sont proches. Certains de ces intellectuels suspicieux envers le nationalisme se sont tournés vers une vie diasporique. Ils ont donc accepté l’existence d’une vie juive parmi des vies non juives et d’une relation éthique entre le juif et le non juif. Elle recherche une base dans ces sources « pour tenter de commencer à bâtir une notion d’une perspective intellectuelle juive critique du nationalisme et du sionisme telle que cela a évolué au fil du temps » 13. Judith Butler pense que son devoir intellectuel est d’aborder avec prudence les concepts de nation, les principes d’autodétermination jugés comme les conditions justes de citoyenneté.
L’objectif de Judith Butler formulé dans « Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme » est de parvenir à montrer l’existence « de ressources juives susceptibles d’être mobilisées pour une critique de la violence de l’État, une critique de l’assujettissement colonial des populations, de l’expulsion et de la dépossession ».
Hannah Arendt ou Martin Buber militaient pour un État binational et affirmaient être contre Israël en tant qu’État édifié sur la souveraineté juive, preuve qu’il y a toujours eu une critique juive du sionisme politique 14.
Butler souhaite accompagner sa vision de la réalité politique d’une démarche philosophique et éthique dont les bases sont : la dépossession de soi, la remémoration, la déconstruction de l’État. Parmi les principes moraux sous-jacents à cette démarche figurent : l’altérité, la politique des vaincus, la possibilité de pleurer les pertes humaines (non juives) et l’affirmation de la vie, la pluralité 15.
L’altérité est la relation du juif au non-juif comme base de la cohabitation. Être Juif signifie donc vivre en relation avec le non-juif, trouver une façon de refuser la fermeture identitaire. Ce qu’on peut trouver chez Levinas, avec l’obligation éthique devant le visage de l’autre 16. Emmanuel Levinas ouvre à J. Butler, grâce à l’enseignement du Visage, une perspective vers l’éthique non-violente qu’elle s’efforce de fonder 17. « Le visage de l’autre me conduit à parler de moi car il ne cesse de me supplier. C’est seulement à partir d’autrui que je me découvre dans ma responsabilité et ma vulnérabilité. Car la différence perçue se vit dans la non-indifférence. » 18. Détruire autrui, c’est se détruire soi-même. Pour Levinas, perpétrer un acte de violence envers autrui, le tuer, c’est ne plus voir son visage. Mais alors, quand des murs sont érigés aux frontières, quid des visages ? Judith Butler opte « pour une radicale asymétrie remettant en cause toute autonomie du sujet et marquant sa dépendance à autrui. » 19
La remémoration et la politique des vaincus : Butler relit Critique de la violence de Walter Benjamin. Dire non à l’État, c’est ébaucher une politique basée sur la vulnérabilité, reconnaître et mettre en lumière celles et ceux occultés par la violence de cet État-nation 20. Pour elle le motif messianique met en avant la sauvegarde des vainqueurs. La remémoration (du trauma) comme interruption du récit historique peut sauver les opprimés de l’oubli 21. « Il s’agit alors de se remémorer les éclats du passé qui marquent les particularités de l’œuvre humaine, et non de glorifier le progrès de la civilisation. » précise Jacques Guilhaumou 22. Cette remémoration est « capable de dévier les déroulements en ligne droite mis au service des vainqueurs. […] Dans cette temporalité nouvelle, la vengeance face aux abus passés cède sa place à la rédemption. » 23
Pourquoi ne pas envisager la rencontre de ces deux peuples avec comme point de coïncidence le droit des réfugiés et des gens qui ont été dépossédés, sans pour autant dire que les droits de mon peuple sont supérieurs à ceux de l’autre et en rejetant tous les points de vue dans lesquels mes besoins d’un lieu de préservation, d’un sanctuaire ne peuvent être satisfaits qu’en produisant une autre classe de réfugiés ?
La pluralité : Animée par le devoir de mémoire pour celles et ceux en situation de vulnérabilité, Butler aborde les thèses d’Hannah Arendt. Elle en retient l’idée de «cohabitation». Contrairement aux nazis qui pensaient pouvoir choisir avec qui cohabiter, on doit se résoudre à une cohabitation inclusive et pluraliste. explique Hannah Arendt dans Eichmann à Jérusalem 24. Hannah Arendt, tout en comprenant les fondements de la création de l’État d’Israël, a alerté que si cet État était érigé sur des principes de souveraineté juive, il y aurait une animosité permanente entre Israël et les autres peuples qui auront habité sur cette terre et qui pourraient la revendiquer. Donc, pour Arendt la base valable de l’État d’Israël était le binationalisme 25. Dans cette lignée de pensée, Butler revendique la coexistence de deux peuples exiliques ou traumatisés (Juifs et Palestiniens). « J’essaye de « rapatrier » l’idée de diaspora en Palestine et d’imaginer ce qui pourrait arriver si deux « traditions » de déplacement convergeaient pour produire un système politique post-national. » explique-t-elle à Philomag 26. C’est ainsi, qu’hormis des personnalités majeures de la pensée juive du XXe siècle, elle convoque les auteurs palestiniens Mahmoud Darwich et Edward Said. Les exilés, réfugiés et déportés rendent possible le « nous pluriel », celui-ci impliquant la disparition des souverainetés nationales ou des identités nationales et religieuses 27.
Pourquoi ne pas envisager la rencontre de ces deux peuples avec comme point de coïncidence le droit des réfugiés et des gens qui ont été dépossédés, sans pour autant dire que les droits de mon peuple sont supérieurs à ceux de l’autre et en rejetant tous les points de vue dans lesquels mes besoins d’un lieu de préservation, d’un sanctuaire ne peuvent être satisfaits qu’en produisant une autre classe de réfugiés ? Se demande-t-elle 28.
Interrogée sur ce qui se passe aujourd’hui, elle répond : « Comme beaucoup, je déplore la violence terrible, choquante, à laquelle nous avons assisté et je vis dans la peur de la violence à laquelle nous assisterons. Ce massacre mérite une condamnation totale, sans réserve. Malheureusement, il existe dans cette région une longue histoire de violence qui ne prendra fin que lorsqu’une paix juste, pour tous les habitants de cette région, pourra être instaurée. Mais il me semble important de ne pas désespérer, même si l’avenir s’annonce très effrayant à l’heure actuelle » 29. Et d’expliciter dans son article « The Compass of Mourning – Judith Butler writes about violence and the condemnation of violence » 30 : Et si notre moralité et notre politique ne s’arrêtaient pas à l’acte de condamnation ? Car, pour ceux dont la position morale se limite à la seule condamnation, à la seule indignation, l’objectif n’est pas de comprendre la situation. L’indignation pourrait également les conduire à consulter les livres d’histoire pour découvrir comment de tels événements ont pu se produire, et ainsi imaginer un avenir dans lequel la lutte pour une véritable égalité et une véritable justice aurait toute sa place, ce qui n’en laisserait aucune au Hamas.
Le massacre du 7 octobre mérite une condamnation totale, sans réserve. Malheureusement, il existe dans cette région une longue histoire de violence qui ne prendra fin que lorsqu’une paix juste, pour tous les habitants de cette région, pourra être instaurée.
1 Judith Butler, du genre humains, Libération, 14 octobre 2023
2 JUDITH Butler : Réflexion sur L’(IDENTITÉ) juive / Perrine Simon-Nahum, Controverses, n° 8, mai 2008, p. 68-77
3 JUDITH Butler : Réflexion sur L’(IDENTITÉ) juive / Perrine Simon-Nahum, Controverses, n° 8, mai 2008, p. 68-77
4 Judith Butler, du genre humains, Libération, 14 octobre 2023
5 Conflit israélo/palestinien : la mécanique du mensonge médiatique et étatique contre Judith Butler, Mediapart, Billet de blog, 11 septembre 2012
6 JUDITH Butler : Réflexion sur L’(IDENTITÉ) juive / Perrine Simon-Nahum, Controverses, n° 8, mai 2008, p. 68-77
7 « Vous ne serez pas seuls ». Un discours de Judith Butler / Judith Butler, Contretemps, revue de critique communiste, 2 mai 2010
8 Conflit israélo/palestinien : la mécanique du mensonge médiatique et étatique contre Judith Butler, Mediapart, Billet de blog, 11 septembre 2012
9 Israël-Palestine : pour une éthique de la cohabitation (Judith Butler) / La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, France culture, 9 novembre 2013, 29′
10 Judith Butler : «Malgré mon désaccord avec Israël, je ne peux renoncer à mon identité juive», Libération, 6 décembre 2013
11 Judith Butler, la judéité sans le sionisme / Fabrice Bourlez, Slate, 3 février 2014)
12 Judith Butler, Wikipedia
13 Israël-Palestine : pour une éthique de la cohabitation (Judith Butler) / La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, France culture, 9 novembre 2013, 29′
14 Judith Butler: « Être Juif, c’est refuser la fermeture identitaire » / Patrick Williams, Philomag, 28 novembre 2013
15 La judéité contre la violence d’État. À propos de : Judith Butler, Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme, Fayard / Sylvaine Bulle, la Vie des idées, 18 juillet 2014
16 Judith Butler: « Être Juif, c’est refuser la fermeture identitaire » / Patrick Williams, Philomag, 28 novembre 2013
17 JUDITH Butler : Réflexion sur L’(IDENTITÉ) juive / Perrine Simon-Nahum, Controverses, n° 8, mai 2008, p. 68-77
18 Emmanuel Lévinas. Le visage, expérience de l’autre (Extrait de La trace d’un visage, Bruno Chenu, Bayard, 2019), Phil info, Un regard sur la philosophie, la théologie, la culture et les sciences
19 La judéité contre la violence d’État. À propos de : Judith Butler, Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme, Fayard / Sylvaine Bulle, la Vie des idées, 18 juillet 2014
20 Judith Butler, la judéité sans le sionisme / Fabrice Bourlez, Slate, 3 février 2014
21 La judéité contre la violence d’État. À propos de : Judith Butler, Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme, Fayard / Sylvaine Bulle, le 18 juillet 2014
22 Se remémorer l’histoire avec Walter Benjamin : du narrateur au flâneur / Jacques Guilhaumou, 1er novembre 2009, UMR « Triangle », Université de Lyon, CNRS/ENS-LSH, Révolution Française.net
23 Judith Butler, la judéité sans le sionisme / Fabrice Bourlez, Slate, 3 février 2014
24 Judith Butler: « Être Juif, c’est refuser la fermeture identitaire » / Patrick Williams, Philomag, 28 novembre 2013
25 Israël-Palestine : pour une éthique de la cohabitation (Judith Butler) / La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, France culture, 9 novembre 2013, 29′
26 Judith Butler: « Être Juif, c’est refuser la fermeture identitaire » / Patrick Williams, Philomag, 28 novembre 2013
27 La judéité contre la violence d’État. À propos de : Judith Butler, Vers la cohabitation. Judéité et critique du sionisme, Fayard / Sylvaine Bulle, le 18 juillet 2014
28 Israël-Palestine : pour une éthique de la cohabitation (Judith Butler) / La Suite dans les idées par Sylvain Bourmeau, France culture, 9 novembre 2013, 29′
29 Judith Butler : « J’ai trop d’ironie pour être identitaire » / Marie Lemonnier, L’Obs, 22 octobre 2023
30 The Compass of Mourning. Judith Butler writes about violence and the condemnation of violence, London Review of books, Vol. 45 n° 20, 19 October 2023
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